Le verbatim… d’Alexandra Schwartzbrod sur le Rassemblement National

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« Le chef de l’État a en effet joué avec le front républicain comme on joue avec le feu » 

Souvenir d’un entre-deux tours qui semble désormais bien loin. Emmanuel Macron et ses alliés appelaient alors au « sursaut démocratique » face à la menace Marine. En plus d’appartenir à « l’extrême droite », la candidate soutenue par le Rassemblement National était accusée par le président sortant de « dépendre du pouvoir russe ». L’œil de Moscou ? Depuis le second tour des législatives, tout a changé. Le RN signe une entrée spectaculaire, fort de 89 élus contre 8 auparavant. Difficile de faire sans eux. Alors que chaque projet de loi sera désormais l’objet d’âpres négociations trans-partisanes, il ne faut se fâcher avec personne. Les amis du président veulent ménager les troupes de Marine Le Pen. Au risque d’achever la normalisation du parti. L’analyse d’Alexandra Schwartzbrod, journaliste à Libération.

L’Italie est un laboratoire politique. Là-bas, faute de majorité, l’ensemble des forces politiques de la péninsule gouvernent de concert au sein d’un gouvernement d’union nationale. De la gauche post-communiste jusqu’à la droite Salvini, principale alliée du RN en Europe. Seul le mouvement nationaliste Fratelli d’Italia reste dans l’opposition. L’étrange alliance est conduite sous la houlette de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne. Prémices d’une solution française ?

Le Rassemblement National a fait une percée spectaculaire lors des législatives

Ce fut l’immense choc de cette incroyable soirée électorale du 19 juin. Le score impressionnant du Rassemblement national, que même les principales figures du mouvement n’avaient pas vu venir. On ne soulignera jamais assez la responsabilité que porte Emmanuel Macron dans cet essor. Le chef de l’État a en effet joué avec le front républicain comme on joue avec le feu : poussant la gauche à voter pour lui au second tour de la présidentielle afin de barrer la route à Marine Le Pen mais refusant quelques semaines plus tard, au deuxième tour des législatives, d’appeler à voter pour la gauche unie quand celle-ci était en balance avec le Rassemblement national. A force de mettre Nupes et extrême droite dans le même sac, le chef de l’Etat a contribué à brouiller les lignes sans imaginer que cela finirait par se retourner contre lui. « On n’a pas su saisir l’inquiétude des Français », disait dimanche soir, devant l’ampleur du désastre, un membre de la macronie à l’une de nos reporters. Voilà une autre explication du score effrayant du RN.

Retrouvez la suite du billet d’Alexandra Schwartzbrod sur le site de Libération

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