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Ismaël Ould, PDG d’Anycommerce, est formel : il faut se réjouir de la disparition du métier de caissier·ère et accueillir l’avènement du digital. Source de renouveau.
L’automatisation : un danger pour l’emploi ? Une étude prospective de France Stratégies estimait qu’en 2016, 15 à 16 % des salarié·es seraient exposé·es à un risque d’automatisation. Lequel diffère en fonction des secteurs et des niveaux de qualifications. L’hébergement et la restauration, l’agriculture, le secteur des transports et le commerce de détail, font partie des domaines exposés. Mais attention, ces chiffres prospectifs restent très éloignés de la réalité de l’emploi.
Pour Ismaël Ould, PDG de Anycommerce (Wynd & Smag, French Tech Next 40), l’automatisation du travail constitue une excellente nouvelle. Il l’affirme : les révolutions digitales et technologiques ne représentent aucun danger. Il s’agit d’une « fable » !
Pourtant, le risque de chômage est avéré. La technologie menace déjà les travailleur·ses. Aujourd’hui, les ordinateurs ont la capacité de remplacer certains métiers d’employé·es de bureau. Les suppressions de postes sont bien réelles. Mais Ismaël Ould reste positif. Il en est sûr : le·la caissier·ère de demain sera valorisé·e. Son poste désormais 100 % automatisé lui laissera le temps de s’occuper des client·es ! Un constat (trop) optimiste qui exclut le sentiment de dépossession. Comment vont réagir ces employé·es de troisième zone désormais remplacé·es par des machines ? Les mutations digitales représentent bien des avantages mais elles excluent la valorisation des salarié·es. Une chose est sûre : accompagner ces changements reste l’unique moyen d’éviter une (plusieurs ?) vague(s) de chômage technologique.
À force de se payer de mots ; de laisser vivre un débat hors sol fait de représentations plus fausses les unes que les autres ; rien ne doit nous surprendre. En politique, comme ailleurs les causes ont toujours des conséquences. Nos débats qui se sont résumés à discuter de l’augmentation du Smic, à la sauvegarde des emplois d’hier, à la création de nouvelles taxes, de bouclier et à la distribution de chèques en tout genre au lieu de débattre des manières de créer les richesses de demain, de les partager, de faire de chaque métier une source d’épanouissement ont donc produit leur effet : Le risque de nous faire passer à coté de l’accélération de l’histoire économique et des révolutions en cours.
Toutes les révolutions sont porteuses de bouleversements, de changements profonds. Or, notre débat public est coupable de l’aveuglement public qui nous menace. En ces jours et ces heures, où nous cherchons comment avancer collectivement au cours des 5 prochaines années, notre devoir est de regarder la vérité en face et d’encourager, d’accompagner les révolutions en cours car elles sont riches de promesses. À la fable qui voudrait que les révolutions technologiques et digitales sont porteuses d’injustices, annoncent un monde coupé en deux – entre ceux qui en profitent et ceux qui en ceux tenus à l’écart – il convient d’opposer le réel qui s’annonce et qui est en train de commencer à changer (en bien) la vie de milliers d’hommes et de femmes. Un des exemples les plus symboliques est la profonde transformation d’un des métiers les plus dévalorisés ; celui de caissière !
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