Temps de lecture estimé : 2 minutes

Femmes des Territoires encourage l’entraide entre entrepreneuses

Dès qu’il s’agit de réseauter, toute association d’entrepreneurs·ses, hommes et femmes mêlé·es , devrait remplir sa mission pour les deux genres. Il faut croire que pas toujours. Peut-être parce que les groupements d’entrepreneur·ses  regroupent une majorité d’hommes, avec leurs priorités et leurs « libertés » familiales, et sans doute parce que des femmes qui entreprennent ont besoin de parler à des pairs qui partagent des problématiques similaires, Femmes des Territoires s’est constitué en espace d’entraide pour entrepreneuses en début de carrière – ou encore en projet. C’est précis et efficace.

Des entrepreneuses veulent partager leurs expériences et connaissances, et acquérir la confiance de poursuivre leurs aventures entrepreneuriales, grâce à un mélange de contacts à l’échelle locale et à l’échelle nationale. Pour commencer en confiance.

Le réseau Femmes des Territoires a été lancé en novembre 2019. C’est en fait la réplication d’un réseau régional, Femmes de Bretagne, créé en 2014 par Marie Éloi (aujourd’hui présidente de Femmes des Territoires), dont le succès a montré qu’il répondait à un vrai besoin : l’entraide entre entrepreneuses. « L’idée avait toujours été de s’étendre au territoire national si l’on voyait le succès au rendez-vous, explique Céline André, déléguée générale de Femmes des Territoires. Et c’est devenu possible en 2018, grâce à un appel d’offres lancé par la fondation Entreprendre avec le soutien d’Axa. »

Aujourd’hui, le réseau compte 40 coordinations, présentes dans toutes les régions. « Dans l’idéal, nous voulons que tout le monde puisse trouver une coordination à 30 minutes de chez soi, que l’on soit dans une grande ville ou dans un bassin isolé, poursuit Céline André. Pour nous, un territoire comprend une ville et son bassin économique, de moins de 10 000 habitants. » En point de mire, d’ici à la fin de la décennie, la couverture de 400 territoires avec plus de 600 bénévoles – des chiffres extrapolés du modèle de fonctionnement de Femmes de Bretagne. Les projets ne manquent pas. « Un de nos objectifs est de nous transformer en fédération en 2022. Nous ne cherchons pas à piloter des antennes depuis la tête de réseau, mais à fédérer des associations. » L’année prochaine verra également la refonte de la plate-forme collaborative et le lancement d’un MOOC – acronyme de Massive Open Online Course, une formation en ligne à coups de vidéos, de texte, de forums de discussions… – sur le financement et la création d’entreprise, parmi d’autres projets.

Bulle de confiance

Femmes des Territoires, c’est un peu le premier pas dans le réseautage pour ses adhérentes. « Les femmes ont tendance à moins réseauter que les hommes et à se sentir moins légitimes dans leur position d’entrepreneuse, souligne Céline André. Nous sommes ouverts à toutes, mais surtout aux femmes qui portent un projet entrepreneurial ou en démarrage d’activité, la période où, justement, elles se sentent le moins légitime à aller vers des réseaux plus orientés business. » Les adhérentes viennent pour échanger sur leurs situations, leurs difficultés, leurs victoires, leurs doutes… avec leurs pairs. Des conversations qu’il n’est pas toujours possible – ni souhaitable – d’avoir avec son entourage personnel.

« Pour les adhérentes de Femmes de Territoires, il ne s’agit pas de venir vendre son entreprise, mais de venir chercher de l’entraide. C’est le cœur de notre réseau. Mais nous allons aussi pousser à ce que ces entrepreneuses se mettent en lien avec leur écosystème. » Des partenariats sont noués régulièrement avec des structures d’accompagnement en tant que telles. « Nous sommes, en quelque sorte, le premier pas, histoire de se créer une petite bulle de confiance, avant de se diriger vers des réseaux plus classiques après avoir grandi. »

Partage de connaissances

La deuxième mission majeure de Femmes de Territoires, le partage de connaissances. Grâce à sa grande ouverture – il n’y a pas d’autre condition à l’entrée que d’être une femme avec un projet, et l’adhésion est volontairement très accessible –, tous les profils et compétences sont présents dans le réseau, prêts à être partagés. Sur deux échelles : très locale, via les coordinations, et nationale, avec des services numérisés disponibles pour toutes. Les coordinations, animées par des bénévoles, créent du lien en organisant des moments de rencontres – au minimum un par mois. Elles aident les adhérentes à monter en compétence en organisant des ateliers, animés soit par des femmes du réseau, soit par des intervenants extérieurs, qui viennent partager bénévolement leur savoir.

La partie numérique se compose d’une plate-forme collaborative et d’ateliers en ligne accessibles partout en France. Ils sont plus de vingt par mois en moyenne. Leurs thématiques couvrent tous les sujets, des réseaux sociaux aux développement personnel. Mais ils accueillent un nombre réduit de participantes (15 à 20 maximum) et se tiennent « en direct ». « Nous n’enregistrons pas les ateliers, pour plusieurs raisons, explique Céline André. Nous ne voulons pas abuser de la générosité de nos intervenants bénévoles, et surtout, nous voulons que les participantes soient vraiment engagées. Il faut mettre les pieds dans le bain. » Une adhérente est libre de participer à tous les ateliers, sans restriction, elle a accès à la plate-forme numérique où la rubrique la plus importante est baptisée Coup de pouce. Et pour cause. On y exprime ses besoins, on y pose ses questions et… on répond à toutes !

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.