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Pour son second voyage dans l’espace, l’astronaute français a embarqué à bord d’une fusée du groupe privé SpaceX.
Vendredi 23, il est 11 h 49, la fusée Falcon-9 a décollé depuis Cap Canaveral en Floride. Le Français Thomas Pesquet, deux Américain·es et un Japonais rejoignent l’ISS à bord de la capsule Crew Dragon de SpaceX. Il s’agit de la troisième mission de ce type assurée par la NASA à l’aide de l’entreprise d’Elon Musk. Thomas Pesquet s’est embarqué pour une nouvelle mission de six mois.
La nouvelle ère de l’exploration spatiale, qui fait la part belle aux entreprises privées, bat son plein. Après sa première mission en 2017, Thomas Pesquet a repris le chemin de l’ISS. Le Français de 43 ans, ancien ingénieur aéronautique et pilote de ligne, très médiatisé et populaire, est devenu le meilleur ambassadeur d’une conquête spatiale qui fait à nouveau scintiller les yeux des Américain·es, des Français·es et des autres. Pour sa deuxième mission dans les étoiles, l’astronaute français ne rejoint pas la station internationale via un module russe Soyouz depuis Baïkonour, la base de lancement russe située au Kazakhstan, mais à bord des capsules Crew Dragon de SpaceX. Il est le premier Européen à voyager à bord de ce vaisseau aux lignes futuristes qui assure les transports spatiaux depuis que SpaceX a décroché ce contrat auprès de la NASA.
Comme prévu, la fusée SpaceX transportant le vaisseau Crew Dragon a décollé sans encombre ce vendredi 23 avril à 11 h 49 – 5 h 49 heure locale – depuis le pas de tir 39A du centre spatial Kennedy de Cap Canaveral en Floride. La mission « Crew-2 » va désormais dériver durant 18h avant de s’arrimer à l’ISS.
Le grand retour des États-Unis
Une nouvelle fois, SpaceX a eu recours à un propulseur et une capsule déjà utilisés. Une économie de taille pour la NASA qui veut pouvoir réutiliser les propulseurs des fusées au moins cinq fois pour les vols habités. En la matière, l’entreprise d’Elon Musk a un temps d’avance sur son concurrent Boeing, dont la capsule Starliner cumule les retards dans ses vols tests. Les deux entreprises américaines ont conclu des contrats à prix d’or avec l’agence spatiale américaine. Une stratégie d’exploitation des ressources privées qui a permis aux États-Unis de revenir en force dans la course à l’espace. Le succès du vol test habité en mai 2020, le premier réalisé par SpaceX, a ainsi brisé le monopole russe des voyages vers l’ISS. Et l’entreprise enchaîne les exploits. Ce vendredi, Elon Musk s’est réjoui du « 80e atterrissage par SpaceX d’un propulseur de fusée de classe orbitale », après le ré-atterrissage en douceur du premier étage de Falcon 9.
Programme chargé
Pour son second séjour en orbite, Thomas Pesquet a confié s’attendre à une expérience « plus difficile » que la première. « La première fois, on part à l’aventure, on ne sait pas exactement ce qui va être difficile. La deuxième fois, on sait exactement à quoi on s’expose, c’est comme quand on a couru un marathon, on sait que ça va faire mal », explique-t-il. Pour cette mission Crew-2, le Français est accompagné par les Américain·es Shane Kimbrough et Megan McArthur et du Japonais Akihiko Hoshide. Pour la première fois, un astronaute français va prendre les commandes de la station durant un mois, à la fin de sa mission de six mois. Et le programme sera chargé de nombreuses expériences scientifiques. Thomas Pesquet va notamment examiner les effets de l’apesanteur sur les organoïdes cérébraux [ndlr : des mini-cerveaux créés en laboratoire]. Des recherches qui doivent aider à préparer des missions qui exposeront des astronautes aux difficultés de l’espace pendant de longues périodes et aider à combattre les maladies cérébrales.
Avec cette nouvelle mission habitée vers l’ISS, les agences spatiales font un pas de plus vers l’objectif Lune. « C’est important pour nous en tant qu’agence spatiale parce que nous faisons partie du programme de l’ISS depuis vingt maintenant et nous comptons participer à ce qui va se passer ensuite », expliquait Thomas Pesquet avant son départ. Une référence directe au programme de vol habité vers la Lune, Artémis. Avec la mission Artémis III, la NASA projette de renvoyer des astronautes vers notre satellite dès 2024 si possible. Avant de se lancer à l’assaut de la planète rouge.
ABA