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Après avoir provoqué de vives réactions lors d‘un entretien télévisé consacré à l’écologie, le Président de la République Emmanuel Macron a révélé les objectifs de la nouvelle stratégie écologique du pays.
« On est attaché à la bagnole, on aime la bagnole. Et moi je l’adore », voilà les propos qu’a tenu Emmanuel Macron dimanche 24 septembre. Entendus au cœur du journal télévisé de France 2 et TF1, ces mots ont provoqué de nombreuses réactions. Et pour cause, aujourd’hui la voiture individuelle est l’une des premières sources d’émission de gaz à effet de serre (GES) en France.
L’heure est aux transports responsables
En guise de premier engagement, Emmanuel Macron a promis la production d’au moins 1 million de voitures électriques françaises. Une ambition qui explique l’annonce de l’ouverture de quatre grandes usines, situées à Dunkerque et Douai et destinées à la fabrication de batteries. Il a aussi émis des précisions à propos du « leasing social », qui propose entre autres la location à 100 euros par mois de véhicules électriques neufs ou d’occasion. Les détails arriveront courant novembre notamment à propos des modèles de véhicule concernés.
Enfin, toujours côté transport, le chef de l’État a révélé allouer un budget de 700 millions d’euros afin de bâtir 13 RER métropolitains. Après discussions, 13 projets sont d’ores et déjà retenus. Ils s’imbriquent dans un chantier industriel à hauteur 10 milliards d’euros.
Une stratégie écologique ambitieuse
Dans un second temps, Emmanuel Macron a évoqué le souhait de « bâtir une écologie à la française » où serait relevé un triple défi. D’abord autour de la question du dérèglement climatique, puis à propos de l’effondrement de la biodiversité et enfin au sujet de la « fin de l’abondance et de la rareté des ressources ».
C’est dans cet élan que le Président de la République a présenté une des volontés de son gouvernement, celle qui vise à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030. Pour lui, l’objectif est atteignable et d’ailleurs : « on a fait la moitié du chemin depuis 1990. » Pourtant, n’oublions pas qu’il faudrait désormais aller 2,5 fois plus vite en termes de réduction, par année pour atteindre cet objectif. Cela reste tout de même un défi prometteur qui placerait le pays en avance sur les recommandations européennes du Giec.
Objectif production décarbonée
Emmanuel Macron a poursuivi avec la mise en avant de plans qui visent à réduire la courbe des émissions. La favorisation de la décarbonation par l’hydrogène vert en fait d’ailleurs partie. C’est une filière à laquelle le gouvernement a alloué un budget de 4 milliards d’euros pour l’exploitation des gisements d’hydrogène naturel. Idem pour la politique d’incitation à l’achat de pompes à chaleur, que l’État soutient d’un triplement de la production et de la formation de 30 000 installateurs.
Autre sujet mentionné par le chef de l’État : « reprendre le contrôle sur les prix de l’électricité », l’annonce des prochains prix s’effectuera en octobre. Enfin, Emmanuel Macron n’entend pas condamner trop vite le nucléaire : « il n’y a pas de stratégie qui existe sans le nucléaire. » Sur le charbon en revanche, le Président n’est pas aussi mesuré, lui qui souhaite complètement l’exclure de la production d’électricité d’ici à 2027. Le plan paraît bien ficelé, les actions suivront-elles ?