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Il y aura un avant et un après covid pour le marché de l’immobilier de bureaux.
Justement, le 8 décembre, s’ouvre le Salon qui lui est consacré, le Simi, qui dessine les contours d’un marché contraint de se renouveler en profondeur.
Pour garder une longueur d’avance et tirer leur épingle du jeu, les entreprises doivent anticiper les tendances et les nouveaux usages, dans un contexte économique incertain. La 6e édition du rapport sur les tendances de l’immobilier d’entreprise, publiée par JLL, identifie les signaux émergents susceptibles de bouleverser le monde du travail des prochaines années. L’étude porte sur la manière dont les entreprises réinventent leurs stratégies immobilières en réponse à un environnement économique instable et à l’évolution des attentes des salarié·es.
On découvre ainsi que 62 % d’entre eux et elles veulent pouvoir alterner entre bureau, télétravail et tiers-lieux. Ils et elles sont 54 % à souhaiter, durant la phase post-crise, travailler dans une entreprise qui veille à leur santé physique et mentale.
Salon élargi
Les employeurs doivent désormais trouver les mesures incitatives pour faire revenir les salarié·es au bureau et répondre aux nouveaux standards : bien-être, santé, durabilité. Ce qui exige, dans l’entreprise, de nouveaux services ou plus de flexibilité : télétravail, horaires modulables, espaces de coworking proches des lieux de vie. Pour découvrir l’impact de ces nouveaux standards sur le portefeuille immobilier et comprendre les tendances, rendez-vous au Salon de l’immobilier d’entreprise (Simi) qui se tiendra du 8 au 10 décembre au Palais des Congrès de la Porte Maillot à Paris. Dans le contexte particulier où la crise sanitaire a accéléré les tendances, les collectivités locales, les établissements publics, les promoteurs et même les investisseurs seront au rendez-vous pour échanger sur les projets et innovations en cours. Cette année, le Simi élargit son champ d’expertise. L’événement est officiellement ouvert à l’ensemble du secteur immobilier, y compris l’immobilier commercial, résidentiel, hôtelier et santé. Un thème, L’art de faire la ville : « Nous sommes impatients de “revivre” le Simi en présentiel, car la rencontre physique est essentielle ! » se réjouit Aminata Sy, directrice du Simi et de City by Simi. « Ce sera l’occasion de dresser un bilan postcovid et de recueillir les retours de l’ensemble des acteurs de la filière immobilière. Cette 20e édition définit les grandes tendances et les nouveaux enjeux qui se dessinent pour le marché immobilier et la ville de demain. »
Trois nouveaux cycles de conférences
Un nouveau cycle se consacre au lieu de travail. La généralisation du télétravail se traduira inexorablement par une baisse de la consommation de mètres carrés de bureaux par les entreprises. À quoi ressembleront les espaces de travail de demain ? Le coworking se révélera-t-il une véritable alternative au bureau traditionnel ? Les tiers-lieux pourront-ils enfin émerger ? Quid de l’obsolescence du parc tertiaire existant ? Un second cycle consacré au Grand Paris entre au programme. À l’occasion d’un point sur l’état de l’avancement, les échanges se concentreront sur les défis et enjeux pour réussir ce projet. Quelles sont les opportunités pour les acteurs de l’industrie immobilière ? Enfin, un cycle Bas carbone plonge dans « la plus grande révolution industrielle à laquelle l’immobilier ait été confronté ». Une question au cœur de la stratégie de développement de plus en plus de sociétés et de territoires qui souhaitent engager la filière dans l’objectif de neutralité carbone en 2050, conformément aux objectifs fixés par la Stratégie nationale éponyme. Qui pour relever ce défi du bas carbone ? Quelles solutions pour construire l’objectif aujourd’hui ? Quels sont les enjeux autour du parc existant ? Quels sont les leviers pour diminuer les émissions de CO2 ? Les échanges amorceront les réponses.
Les tendances de l’immobilier 2022
La première tendance se résume d’un mot, l’environnement. Cap sur les lieux de travail hybrides. La tendance coliving se confirme : ateliers de coworking, meet-up entre entreprises et dirigeant·es , bureaux partagés… L’employeur se doit désormais de proposer une large panoplie de services communs tels que le café à volonté, l’accès à l’imprimante, l’accueil… Alors que de plus en plus d’employé·es préfèrent le télétravail ou les lieux de travail confortables, les entreprises, pour les retenir dans leurs murs, doivent prendre acte de cette tendance en brouillant les lignes entre le bureau et l’espace de vie. Les développeurs immobiliers inventent les espaces de travail partagés et flexibles situés à proximité des zones résidentielles. Autre révolution majeure, l’arrivée des millenials va de pair avec l’invasion des nouvelles technologies. Enfin, si la technologie n’est qu’à ses débuts, l’humain ne sera pas remplacé par le robot : il reste au cœur du design de l’environnement de travail. Les promoteurs de l’immobilier d’entreprise privilégient les espaces ouverts pour faciliter la collaboration et la productivité.
Enfin, la crise a révélé que les baux classiques en matière d’immobilier d’entreprise sont devenus un poids pour les structures. En réponse au besoin de souplesse et d’allègement des frais fixes, l’immobilier « à la carte » pourrait bien prendre un essor sans précédent. Le « plug & play » a la cote. La simplicité est révolutionnaire. Les espaces sont entièrement équipés, situés dans des emplacements stratégiques, hauts de gamme et modulables selon la taille de l’entreprise. Ce mode de « consommation » de bureau, au forfait, représente un tournant dans l’immobilier. La location est perçue davantage comme une prestation au forfait que comme un engagement contractuel à long terme encadré par une réglementation contraignante. Autre avantage du coworking, il autorise une flexibilité géographique. Un abonnement suffira pour accéder aux autres espaces dans le monde.
L’immobilier d’entreprise en 7 chiffres
Chaque trimestre, le Groupement d’intérêt économique ImmoStat présente les grands indicateurs du marché de l’immobilier d’entreprise en Île-de-France. Ce GIE regroupe les quatre principaux conseils en immobilier d’entreprise : BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield.
- 8,1 milliards d’euros investis dans l’immobilier d’entreprise banalisé en France (bureaux, commerce, industriel et logistique), en baisse de 29 % sur 1 an.
- 5,2 milliards d’euros investis en immobilier d’entreprise en Île-de-France (-35 % par rapport au 1er semestre 2020).
- 765 600 m² de bureaux demandés en Île-de-France au 1er semestre 2021 (+14 % sur 1 an).
- 7,3 %, taux de vacance immédiat des bureaux en Île-de-France.
- 4 millions de m² disponibles en offre immédiate de bureaux en Île-de-France au 1erjuillet (+6 % comparé au 1er trimestre 2021).
- 407 euros HTHC, c’est le loyer facial au m²/an pour les biens de seconde main et 419 € HTHC le m²/an pour les biens neufs ou restructurés (+1 % sur 1 an).
- 385 600 m² de demande placée d’entrepôts logistiques de +5 000 m² en Île-de-France (avec l’Oise) au 1er semestre 2021 (+14 % par rapport au 1er semestre 2020).