Pertes historiques pour Renault

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La marque au losange a perdu 8 milliards d’euros en 2020

C’est la saison des bilans annuels pour les grandes multinationales et les grands groupes. Et les constats sont amers. Ce vendredi 19 février, c’est au tour de Renault, d’annoncer ses résultats de 2020. Les chiffres sont inédits : 8 milliards d’euros de perte. Tout comme le secteur aéronautique, l’automobile et ses manufacturiers ont encaissé de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire.  

Des pertes abyssales au premier semestre 2020, un rebond relatif à partir de la deuxième moitié de l’année et, finalement, un bilan annuel dans le rouge, Renault n’échappe pas à la règle. La crise sanitaire coûte très cher aux constructeurs automobiles. D’autant plus que le groupe Renault, déjà très mal en point avant la crise et en pleine restructuration autour de son directeur général Luca de Meo, arrivé à l’été 2020. Les pertes annuelles sont inédites, jamais vues dans l’histoire du constructeur automobile français depuis la Libération. La marque au losange avait déjà annoncé une chute de ses ventes de 21,3 % avec moins de trois millions de véhicules vendus dans un marché en chute libre, elle accuse une perte de 8 milliards d’euros, comme le révèle le bilan annuel publié ce vendredi 19 février. Une nouvelle claque pour Renault donc, qui voit son chiffre d’affaires s’établir à 43,5 milliards d’euros, en recul de 21,7 %. La dernière perte d’ampleur remonte à la crise financière de 2008-2009, mais la perte de 3,1 milliards d’euros était alors moins dramatique.

15 000 suppression de postes
Renault n’a pas attendu la publication de son bilan de 2020 pour constater l’étendue des dégâts et réagir en lançant un vaste plan d’économies de 2 milliards d’euros et de 15 000 suppressions de postes, dont 4 600 en France, en mai 2020. Depuis, ce plan a été rallongé à 3 milliards d’euros d’ici à 2025. Luca de Meo, le nouveau grand patron, a de plus annoncé en janvier 2021 une nouvelle coupe dans les budgets du groupe, à commencer par la recherche, mais pas de nouveaux licenciements. La nouvelle feuille de route établie par le directeur général mise plus sur « la valeur » que sur « les volumes », et vise à dégager plus de 3 % de marge opérationnelle d’ici à 2023. Pour compléter la dégringolade, en réaction à l’annonce des pertes de Renault, l’action du groupe perdait 4 % à la Bourse de Paris vendredi 19 février au matin, pour s’établir à 38,20 euros. Pour 2021, le constructeur n’a pas publié de prévisions, l’année s’annonce à nouveau difficile, comme l’exprime Luca de Meo : « Dès 2020, nous avons pu réduire les coûts de 1,5 milliard d’euros. Nous allons deux fois plus vite que ce qui était prévu. Le deuxième semestre montre notre capacité à obtenir des résultats. Nous avons encore beaucoup à faire ».

Une trop grande dépendance à Nissan
Outre une conjoncture économique inédite et désastreuse, crise sanitaire oblige, le principal facteur de la déconfiture de Renault réside sans doute dans sa dépendance à Nissan, son partenaire japonais. La participation majoritaire du groupe français dans la marque nippone, 43 % du capital, a pendant longtemps contribué à son expansion et à son succès. En 2020, elle a occasionné à elle seule un trou de 4,9 milliards d’euros dans les comptes du groupe. Pour autant, les résultat du second semestre 2020 et de la fin d’année montre des signes encourageants : Renault a limité la casse avec une perte de « seulement » 600 millions d’euros et un chiffre d’affaires en recul de 8,9 %, loin des scores catastrophiques du premier semestre. La marge opérationnelle a même été positive entre juillet et décembre, en s’établissant à 3,5 % du chiffre d’affaires pour le groupe et à 1,1 % pour la division automobile. Tourné vers l’avenir, Luca de Meo croit en une « résurrection » de Renault. Pour cela, le groupe comptera notamment sur ses réserves de liquidités accumulées à hauteur de 16,4 milliards d’euros, dont 4 milliards d’euros tirés sur les 5 milliards d’euros de prêts garantis par l’État.

ABA

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