Pénurie de main d’œuvre pour les entreprises du tourisme

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Les difficultés de recrutement pour la saison estivale se confirment de semaines en semaines, et la pénurie atteint des sommets sans précédents.

La saison estivale se lance et s’annonce décisive pour les professionnel·les du tourisme, de la restauration et de l’hôtellerie. Problème, au gré d’une année 2020 qui a durablement bousculé ces secteurs, le recrutement tourne au ralenti. Et alarme déjà les opérateurs du tourisme qui se préparent à une saison exceptionnelle en tout point.

L’été est déjà là, avec son lots d’attentes et d’espoir d’une relance durable de l’activité touristique et de la bonne santé des entreprises. Malgré leur réouverture et les vagues de réservation de ces dernières semaines, les professionnel·les du tourisme sont pour la plupart frappé·es par une difficulté de recrutement de saisonnier·ères sans précédent. L’équation est simple : à la suite des confinements successifs et des fermetures des lieux touristiques, culturels ou accueillant du public, beaucoup d’habitué·es des emplois saisonniers se sont tourné·es vers d’autres emplois ou secteurs. A tel point qu’on estime aujourd’hui à 150 000 personnes le besoin en personnel pour l’ensemble de la filière touristique en France. Des hôtels aux restaurants, en passant par les campings et les parcs d’attraction, personne n’est épargné. Cette pénurie de main d’œuvre inédite pourrait venir contrecarrer et remettre en question les belles perspectives estivales. Et au-delà.

Tension et pénurie
Pour certains groupes du tourisme, le manque de main-d’œuvre devient un véritable sujet de préoccupation, particulièrement pour les professionnel·les de la restauration et de l’hébergement. La situation de tension de ces secteurs en 2020 s’est mécaniquement traduite par cette pénurie, le vivier s’est dangereusement réduit. Selon Didier Chenet, le président du groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI, 120 000 collaborateur·rices du secteur sont parti·es vers d’autres métiers, « notamment les agences immobilières et le grande distribution ». Le « plan de reconquête » promis par Emmanuel Macron pour redynamiser un secteur touristique à la peine est attendu de pied ferme. Depuis le début de la crise, la filière tourisme a déjà bénéficié de 30 milliards d’euros d’aides au total, encore insuffisant pour assurer une relance pérenne.

Même constat aux États-Unis
La situation des professionnel·les du tourisme en France n’est pas une exception. Aux États-Unis, la pénurie de main d’œuvre ralentit de la même façon la reprise des secteurs du tourisme et de la restauration. L’un des meilleurs exemples : celui de Disney et de son parc à thème à Orlando, en Floride. Après avoir licencié des milliers d’employé·es (32 000 selon Business Insider) et mis un terme à bon nombre de ses contrats courts, Disney tente aujourd’hui d’attirer de nouvelles recrues, et offre une prime à l’embauche de 1 000 dollars. Le parc précise que cette sera versée à celles et ceux restant en poste au moins 90 jours. Au pays de l’Oncle Sam, nombre d’entreprises ont fait le choix de réduire leurs heures d’ouverture et leur production, face à leur incapacité à recruter suffisamment. La Chambre de commerce qualifie cette situation d’ « urgence économique nationale » et de « menace imminente pour la reprise fragile et la grande résurgence de l’Amérique ». En France, nous n’en sommes pas encore là, même si le tourisme représente environ 9 % du PIB français.

ABA

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