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Depuis quelques jours, l’Insee et la Banque de France publient des indices qui tendent vers une conclusion commune : la France connaîtra bientôt un état de récession. Le même que son voisin d’outre-Rhin.
Gare à ceux qui se sont amusés de la situation allemande. La récession qui touche actuellement le premier de la classe européenne – lequel représente plus de 30 % du PIB de la zone euro – ne sera pas sans conséquence. Oui, en économie, le malheur des uns fait très souvent aussi celui des autres.
Nous vous le signalions il y a quelques mois, la récession est à éviter à tout prix. Alors la France – à coups de dépenses publiques – a tout fait pour maintenir un semblant de croissance, sous perfusion. Mais l’indicateur de retournement conjoncturel publié par l’Insee fait état d’une chute vertigineuse. Depuis février 2023, où il culminait à +0,80, le voilà retombé dans les abysses à -0,90. Au même niveau qu’en août 2008. Comprenez qu’une décroissance se prépare…
Les entreprises sont les premières concernées
Le problème d’une récession qui pointe son nez dans un contexte inflationniste, c’est qu’elle nous entraîne dans un cercle pernicieux. L’inflation fait monter les prix, la demande baisse, la récession s’installe, le chômage grimpe, la demande continue de baisser, et ainsi de suite. Alors, les entreprises se fragilisent et certaines faillissent.
Et les chiffres de la Banque de France commencent à aller dans ce sens. Pour les TPE (très petites entreprises de moins de 10 salariés) sur un an, le taux de défaillance bondit de 80,3 %. Plus grave encore, les moyennes entreprises (de 100 à 250 salariés) sont 87,4 % de plus à faillir sur un an. Et le taux est d’ailleurs aussi supérieur de 34,4 % à la période 2018-2019, dernière année de référence d’avant covid-19.

Tout cela nous amène à contrôler le climat de l’emploi calculé par l’Insee. Lui aussi se détériore. Selon Marc Touati, économiste à l’ACDEFI, le chômage de catégorie A pourrait d’ailleurs remonter à 7,5 %.
La demande s’embourbe
Alors dans cette conjoncture, les Français se font de moins en moins plaisir. Un comportement rationnel, mimé sur celui des Chinois et des Américains qui sont sensiblement dans la même situation.
Mais pour le moment, la consommation résiste aux alentours du 0 %. Ce qui signifie qu’elle ne baisse pas, mais n’a aucune dynamique positive pour autant. Et peut-être, est-ce cet état léthargique qui nous empêche de voir le mur récessionniste s’approcher.
Alors, si l’on analyse du côté de la consommation de biens uniquement, il apparaît que les 44,83 milliards d’euros dépensés au mois d’avril représentent le plus faible montant depuis mars 2009 (hors périodes de confinement). Une bonne manière de se rendre compte de la faiblesse de pouvoir d’achat des Français et de la menace qui nous pend au nez.
Alors, si l’horizon se ternit, certains paramètres se veulent tout de même plus positifs. La relance de l’industrie, le plan France 2030… Ne sont-ce pas là des facteurs qui pourraient – à terme – relancer l’économie du pays ? Laissons-leur du temps. En attendant, la France peut toujours s’appuyer sur ses entrepreneurs, plus que jamais tournés vers la création avec un million de boîtes sorties de terre l’an passé, un record.