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À l’occasion de la célébration du vingtième anniversaire de la monnaie unique, la Banque centrale européenne lance un processus pour modifier le graphisme des billets.
Il y a (presque) 20 ans, l’euro fiduciaire (billets et pièces) était introduit au sein des économies de la naissante « zone euro ». Un anniversaire sous forme de grande étape, que la BCE souhaite marquer d’une pierre blanche en repensant le design des billets de banque. Tout en poursuivant le projet de l’euro numérique et la lutte contre les cryptomonnaies privées.
Si l’euro scriptural (argent en chiffre enregistré dans les banques et les comptes courants) est né dès 1999, c’est le 1er janvier 2002 que la monnaie unique est concrètement arrivée dans nos mains et portefeuilles. Avec l’introduction des pièces et des billets au sein des douze premiers pays à avoir adopté l’euro (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Grèce). Vingt ans plus tard, l’anniversaire de la double décennie de la monnaie unique sera célébré par les 19 ministres des Finances de la zone euro, sous la direction du président de l’Eurogroupe, l’irlandais Paschal Donohoe.
Anniversaire certes, mais surtout heure d’un bilan de passage. Et force est de constater que l’euro se porte bien, dix ans après la grave crise de la dette de la zone euro et malgré la crise de la covid. Les derniers mois de crise sanitaire l’ont bien démontré : la monnaie unique a joué un grand rôle protecteur pour les économies européennes durant la crise économique. Et a déjà entamé sa réinvention, notamment via l’euro numérique.
L’euro devrait faire peau neuve
Après deux ans de crise de la covid, la BCE ressort renforcée, forte du succès de ses politiques budgétaires et de la machine à crédit de la monnaie unique. Malgré les inquiétudes des premières semaines, l’euro a prouvé sa résilience, et sa capacité à implémenter des politiques de relance ambitieuses. Premier exemple : le plan de relance européen par endettement commun – les corona bonds – lancé en 2020 et qui installe une plus grande interdépendance entre les membres de la zone euro dans le contexte de crise. Aussi, les programmes massifs de rachats de dettes publiques par la BCE auront été décisifs pour les économies européennes.
Dans ce contexte de dynamique positive, la BCE souhaite lancer un processus, avec consultation du grand public, pour modifier le graphisme et le thème des billets de banque. Selon Christine Lagarde, la présidente française de la banque centrale, il est temps « de revoir l’apparence de nos billets de banque, afin que les Européens de tous âges, et de tous horizons puissent s’en sentir plus proches ». L’objectif : des billets en euros auxquels il sera plus facile de s’identifier. Peut-être par la représentation de personnages illustres ou de monuments célèbres. Une chose est sûre, la procédure s’annonce longue et complexe. Après la création de groupes de travail chargés de recueillir l’opinion du grand public dans l’ensemble de la zone euro, un groupe consultatif comprenant un·e expert·e de chaque pays de la zone euro soumettra une liste de nouveaux thèmes au Conseil des gouverneurs de la BCE.
De 19 à 21 en 2024 ?
En vingt ans d’exercice, l’euro a rassemblé 19 économies européennes, la Slovénie, Chypre, Malte, la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ayant rejoint les 12 premières depuis 2002. Les prochaines économies prétendantes à l’intégration de la zone euro : la Croatie et la Bulgarie. La première espère être admise en 2023, la deuxième en 2024. Pour l’heure, rien n’est encore joué. Croatie et Bulgarie doivent respecter les critères d’adhésion (déficit public inférieur à 3 % du PIB, dette publique ne dépassant pas 60 % du PIB et un taux d’inflation n’excédant pas de plus d’1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix). Et obtenir le feu vert politique des tous les États membres.