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« Il ne s’agit pas de dire que du jour au lendemain on passe de 62 à 64 ou 65 ans. Les personnes nées en 1961 travailleront quelques mois de plus avant de pouvoir atteindre l’âge légal de départ. »
La Première ministre, Élisabeth Borne, a attendu le 1er décembre pour dévoiler les premières mesures concernant la réforme des retraites. Un projet de loi dont les derniers arbitrages ne tarderont pas à être finalisés, puisqu’il sera présenté le 15 décembre aux partenaires sociaux.
C’est jeudi 1er décembre, dans un entretien accordé au Parisien, qu’Élisabeth Borne a commencé à préciser les premières pistes de la réforme des retraites. Celle-ci sera dévoilée le 15 décembre 2022, après le dernier cycle de concertations entamé ce même jeudi par le ministre du Travail, Olivier Dussopt.
La Première ministre le confirme, cette réforme – perçue comme l’un des plus grands défis du gouvernement actuel – ne rentrera en vigueur qu’à partir de l’été 2023. Au-delà du calendrier, elle assure que cela se fera de manière progressive : « Il ne s’agit pas de dire que du jour au lendemain on passe de 62 à 64 ou 65 ans. Les personnes nées en 1961 travailleront quelques mois de plus avant de pouvoir atteindre l’âge légal de départ. » Une mesure qui « permettra de ramener le système à l’équilibre dans les dix ans à venir ».
Toutefois, Élisabeth Borne s’est dite ouverte à toute autre proposition de la part des partenaires sociaux. À l’exception de la baisse du montant des retraites ou « de la hausse du coût du travail par des cotisations supplémentaires ».
Plus « juste »…
Comme les parlementaires l’avaient demandé, cette réforme se veut « juste ». Pour ce faire, il a notamment été décidé pour les femmes que l’âge de la décote ne sera pas augmenté. Il restera donc fixé à 67 ans. Quant au minimum de pension pour une carrière complète, il sera revalorisé à 1 200 euros, soit 85 % du Smic.
Mais la Première ministre ne s’arrête pas là. Elle a également assuré que le principe des carrières longues qui permettent actuellement de partir deux ou quatre ans avant l’âge légal sera « maintenu et même assoupli ». Dans le calcul de la durée de cotisation de ce dispositif, il sera question de prendre en compte les périodes de congé parental.
… mais toujours floue !
Parallèlement, Élisabeth Borne s’est montrée plus floue concernant les mesures de prise en compte de la pénibilité des emplois. Elle admet qu’il est « encore possible d’améliorer les facteurs pris en compte, notamment pour renforcer la prévention de l’usure professionnelle ». Pour répondre à ce problème, elle souligne la simplification de l’utilisation des comptes pénibilité. Bien qu’elle souhaite « éviter la mise en place d’une usine à gaz ».
De même pour les régimes spéciaux, la Première ministre a évoqué la mise en place de la « clause du grand-père ». Laquelle vise à limiter l’application des nouvelles règles aux nouveaux entrants dans le système réformé. Bref, janvier 2023 s’annonce décisif, mais l’exécutif ne tangue pas : « On ne peut pas se passer de cette réforme. On s’est engagés ».