Les Français·es très exposé·es aux arnaques financières

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Les jeunes sont principalement touchés par les arnaques financières.

Voilà un autre fléau qui sévit ces dernières années – en dehors de la fichue pandémie ou des cyberattaques : les arnaques financières. Sans surprise puisque les Français·es ont accumulé une épargne phénoménale depuis le début de la pandémie, environ 267 milliards d’euros selon les chiffres de septembre. Alors les escrocs s’adaptent. Même si l’intérêt pour le débat économique et les connaissances des Français·es en la matière s’améliorent, les arnaques financières n’ont jamais autant pullulé. Et notamment chez les jeunes.

Les Français·es ont encore du mal à comprendre les concepts d’inflation et de taux d’intérêt. Mais ils·elles sont 41 % à s’intéresser au débat économique, selon une enquête menée par la Banque de France. C’était seulement 32 % lors de l’édition précédente. 7 sur 10 affirment surveiller de près leurs finances et 83 % régler leurs factures à temps. Sur le papier, les ménages français, en moyenne, se réconcilient progressivement avec l’économie. En pratique, ils restent encore trop souvent exposés aux arnaques financières.

Les arnaques montent en puissance
Les arnaques financières se concentrent, entre autres, sur les crédits, les moyens de paiement ou même les placements. On a souvent en tête cette idée selon laquelle ce type d’escroquerie touche quasi exclusivement les personnes vulnérables, soit les personnes âgées. L’enquête de la Banque de France rompt clairement avec cet a priori. Car si 9 % des Français·es concèdent avoir fourni accidentellement des informations financières en réponse à un mail ou un appel frauduleux, ils·elles sont 26 % chez les 18-24 ans ! Dans le même sens, 15 % des 18-24 ans affirment avoir investi dans un placement qui s’est révélé ensuite être une escroquerie… c’est le cas seulement de 6 % pour l’ensemble des Français·es.

Pour les dirigeant·es d’entreprises – qui ont entre 0 et 49 salarié·es – l’enquête se veut plutôt rassurante. Leur culture financière, d’après la Banque de France, apparaît solide, avec notamment 12 points sur 17. Et cette culture financière augmente avec la taille de l’entreprise.

Pourquoi les jeunes sont-ils surreprésentés ?
D’abord en raison d’une mauvaise perception de la réalité. La directrice de l’éducation financière de la Banque de France, Stéphanie Lange-Gaumand, l’affirme : « Chez les plus jeunes, on pense qu’on peut gagner beaucoup d’argent sans prendre de risque ! » Essentiel d’insister sur cette relation entre risque et rendement auprès du jeune public.

Surtout, les réseaux sociaux aussi ont leur responsabilité. On retrouve beaucoup d’arnaques aux faux placements sur YouTube, Tik Tok ou Instagram, or évidemment beaucoup de jeunes surfent sur ces canaux ! En 2021, toutes techniques et supports confondus, les placements « bidon » ont explosé : le nombre de plaintes et signalements reçus par la répression des fraudes a bondi de 15 % par rapport à 2019 (et de 85  % depuis 2020). Idem pour le nombre de sites frauduleux repérés par l’ACPR, avec une hausse de 300 % entre 2019 et 2021 ! Sur les types d’arnaques, les promesses de gains d’argent démentiels fonctionnent encore à merveille comme « devenir millionnaire avant 30 ans » ou « gagner de l’argent depuis son domicile ». Les plus précaires peuvent être tentés. Et les plus précaires sont souvent jeunes.

Le procédé s’apparente souvent à une publicité qui attire un·e internaute avant une prise de contact via un (faux) conseiller et, appâtées par le gain, les victimes livrent leurs données personnelles et investissent… sans jamais revoir leur argent. Quelques exemples d’arnaques : les fausses chambres d’Ehpad, les places de parking à l’aéroport ou les faux livrets d’épargne garantis à 3 ou 5 %. Liste non exhaustive. Robert Ophèle, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le rappelle : « Ne faites pas sur téléphone ou sur Internet ce que vous ne feriez pas dans la vraie vie. » GW

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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