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Omicron est-il plus dangereux ?
Omicron, dernier variant en date de la covid-19, inquiète le monde. Plus contagieux, il fait craindre de nouvelles restrictions aux Français·es. Sylvie van Der Werf, responsable du centre national de références des infections respiratoires, tente d’apporter des réponses au journal Ouest-France, sur ce variant dont on ne sait pas grande chose.
Panique à bord du paquebot France. Après le variant alpha, bêta, gamma et bien sûr… delta, vient directement Omicron. Qu’est-il arrivé à epsilon, zêta, êta, thêta, iota, kappa, lambda, mu, nu, xi ? Ils n’étaient pas classés comme « préoccupants » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ou n’étaient pas prédominants en Occident. Toujours est-il qu’à ce rythme là, les vingt-quatre lettres de l’alphabet grec ne suffiront pas à nommer tous les variants de cette satanée covid-19. Mais revenons à Omicron. Puisque c’est lui qui fait la une des médias. Que sait-on réellement de lui ? rien. Ou en tout cas pas grand chose. Il est plus contagieux. Mais est-il plus dangereux ? Est-il plus résistant à nos vaccins ? Est-il donc bien nécessaire de s’infliger une troisième dose de ces mêmes vaccins ? Doit-on attendre qu’un laboratoire en produise un plus efficace pour lutter contre les futurs pi, rhô, sigma, tau, upsilon, phi, chi, psi et oméga ? Faut-il tout miser sur les traitements ? nous n’en savons rien, a priori. Sylvie van Der Werf tente d’apporter des précisions. MS
Un variant identifié en Afrique Australe a été classé préoccupant et baptisé Omicron par l’OMS. Sylvie van Der Werf, responsable du centre national de références des infections respiratoires explique que ce classement n’augure pas forcément du futur de ce variant.
Est-il logique que ce variant Omicron suscite une telle inquiétude ?
Sur le papier, il a tout pour qu’on s’y intéresse. Il présente un très grand nombre de mutations sur la protéine S : des mutations susceptibles de favoriser sa capacité de transmission, mais reste à savoir à quel niveau, et des mutations sur des sites ciblés par de nombreux anticorps. Certaines de ces mutations correspondent à l’évolution convergente que l’on constate depuis un moment sur différents variants, d’autres sont assez inédites. La question est de savoir quelle sera l’efficacité de la neutralisation par les anticorps ciblant ces régions.
On ne peut pas conclure que le variant pourrait rendre moins efficace les vaccins ou faciliter les réinfections ?
Non, il faut des investigations qui n’ont pas encore été réalisées. Il faut réaliser des expériences assez lourdes, en condition de haute sécurité. Cela ne se fait pas dans n’importe quel labo, mais l’Afrique du Sud possède des équipements adaptés. Il existe des alternatives, à partir de gènes synthétiques, mais il faudra dans tous les cas un peu de temps pour avoir des données.
Retrouvez l’entretien complet sur le site de Ouest-France