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Sonia de Leusse-Le Guillou revient sur le rapport qu’entretiennent les jeunes avec la lecture.
En juin, le Président de la République Emmanuel Macron appelait à la mobilisation de tous les acteurs pour faire de la lecture une grande cause nationale. Une grande cause pour les jeunes aussi. À l’heure du poids croissant du numérique dans nos vies, on aurait tort de penser que les jeunes ne lisent plus du tout. Mais ils lisent différemment.
Autrement dit, rien ne sert d’opposer numérique et lecture. Les jeunes peuvent lire la presse sur leur smartphone. Les liseuses sont devenues une alternative aux bouquins papiers traditionnels. Les jeunes lisent en fonction de leur centres d’intérêt, et c’est sans doute de ce côté que l’on peut constater une rupture avec les générations antérieures, habituées aux « classiques ». Oui les jeunes lisent toujours, « ils n’ont peut-être jamais autant lu », lance Sonia de Leusse-Le Guillou, directrice de l’association Lecture Jeunesse. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faut nier le décrochage, réel, de certains jeunes à l’égard de la lecture, notamment au collège. Surtout, des inégalités criantes subsistent.
Les jeunes lisent-ils ?
Avec les réseaux sociaux, les SMS, Internet, l’école… en réalité ils n’ont jamais autant lu et écrit qu’aujourd’hui. En revanche la lecture de livres à tendance à diminuer. Mais c’est le cas dans toute la population, pas que chez les jeunes.On constate que l’âge du décrochage se situe au collège, vers 13 ans. 48,5 % des jeunes du collège ont des difficultés de lecture et de compréhension. Le niveau ne baisse pas d’année en année, c’est surtout les écarts qui se creusent entre les jeunes qui maîtrisent le mieux la lecture et l’écriture, et ceux qui maîtrisent le moins bien.
Quelles sont les solutions pour limiter le décrochage au collège ?
Il faut d’abord sortir de l’idée que c’est une génération d’ignares, collés aux téléphones, que la lecture n’intéresse plus. C’est faux ! Cette idée crée une représentation chez les jeunes eux-mêmes qui se disent : « On n’aime pas lire, donc on ne lit pas. »Il n’y a pas d’opposition à faire avec le numérique. Il faut plutôt partir de leurs centres d’intérêt, de leurs besoins, et les amener vers des pratiques de lecture adaptées. Il faut également voir commenter dans la formation des enseignants, on peut développer la connaissance de la littérature jeunesse pour l’intégrer aux parcours scolaires, en parallèle des « classiques » qui sont aussi nécessaires.
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