Le verbatim de… Claire Desmares-Poirrier, conseillère régionale de Bretagne

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Lundi 15 novembre, 285 femmes de la sphère politique française ont signé une tribune dans le journal Le Monde. Pour lancer ce qu’on appelle un MeToo politique. Claire Desmares-Poirrier fait partie des signataires.

Cette nouvelle vague d’indignation, ce MeToo politique, milite pour « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de la vie politique ». Écarter les prédateurs de leurs victimes. Emprisonner les bourreaux pour les empêcher de nuire. Ce devrait être une évidence.

La tribune n’y va pas par quatre chemins ! Elle souligne qu’au sein du Parlement siègent des prédateurs sexuels… De grands représentants de la justice française qui votent des lois sur la protection des personnes victimes de violences… Ce constat terrible laisse place à une réponse évidente : les droits des femmes en France seraient aujourd’hui bafoués. L’affaire ou la non-affaire « Darmanin » est la parfaite illustration du désordre politique qui règne en France aujourd’hui. Pour rappel, si nécessaire, l’actuel ministre de l’Intérieur avait été accusé d’avoir profité de sa posture pour obtenir des faveurs sexuelles. Mais en l’état actuel des choses, la juge d’instruction a clos le dossier et l’« affaire » chemine vers le non-lieu.
Pourtant, la tribune des signataires le souligne (parmi lesquelles les députées Karima Delli, EELV, Danièle Obono, LFI ou encore la vice-présidente du Sénat, PS, Laurence Rossignol), trois des candidats à l’Élysée ont déjà été cités dans des témoignages d’agressions sexuelles…

Claire Desmares-Poirrier est conseillère régionale de Bretagne, elle fait partie des 285 signataires. Dans un entretien accordé à Ouest-France, elle réclame des prises de positions de la part de tous les partis politiques. « Si la justice, la police et la société faisaient leur travail, il n’y aurait pas de MeToo. » MM

À l’aune des législatives et des présidentielles, il faut arrêter d’investir les hommes qui ne représentent pas les valeurs de nos partis : l’égalité et la lutte contre les violences sexistes sexuelles. On ne parle pas seulement des condamnations juridiques, mais aussi, moralement, de la manière dont on considère les femmes dans l’espace politique et du niveau d’impunité pour ceux qui se comportent mal. Aux dernières municipales, des hommes qui avaient été condamnés pour violence conjugale ou pour violences sexuelles ont été investis. Le MeToo de la politique n’est pas advenu. On attend de nos organes politiques qu’ils prônent l’exemplarité et qu’ils l’incarnent dans les choix qu’ils font au moment où ils investissent des hommes et des femmes pour les prochaines séquences électorales.

Que répondez-vous à ceux qui opposent la présomption d’innocence ?
On sait qu’aujourd’hui, qu’il y ait plainte ou non, le nombre d’hommes condamnés dans le cadre de violences sexistes et sexuelles est dérisoire. La question ne se pose donc pas dans les mêmes termes. Si la justice, la police et la société faisaient leur travail, il n’y aurait pas de MeToo. Et si les partis politiques faisaient leur travail, nous n’aurions pas besoin de signer cette tribune. Quand on est une femme politique, on connait le sexisme à toutes les étapes de son engagement, que ce soit comme militante, élue de territoire ou nationale. On le vit, on le subit et on est obligées de l’accueillir de fait. Mais on n’est pas obligées de se laisser faire non plus. Je trouve ça très heureux qu’aujourd’hui, un certain nombre de femmes se saisissent de cette question et disent stop.

Nous proposons de signer un engagement en trois points : « Je m’engage à ne pas investir de personne mise en cause pour violences sexistes et sexuelles, je m’engage à ne pas donner mon parrainage à une personne mise en cause pour violences sexistes ou sexuelles, je m’engage à ne pas embaucher (équipe de campagne, équipe de collaborateur·rices…) une personne mise en cause pour violences sexistes ou sexuelles. » De manière plus transversale, nous demandons aux partis politiques de se saisir de cette question-là avec un volet de formation et de sanction. L’idée, c’est de faire changer les choses en intervenant bien avant qu’il y ait des plaintes.

Retrouvez l’intégralité de la tribune ici

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