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Aujourd’hui en France, le VIH touche près de 150 000 personnes. Depuis le début de l’épidémie dans les années 1980, la médecine a réalisé bien des progrès. 95 % des personnes séropositives (sous traitement antirétroviral) ne transmettent plus le virus. En 40 ans, le quotidien des personnes atteintes du VIH a connu des avancées majeures. Les traitements évoluent certes, mais les discriminations demeurent.
En 2021 on continue d’évoquer la sérophobie, la peur du « cancer gay ». Une personne sur quatre déclare ne pas vouloir travailler avec une personne séropositive. Ces craintes et stigmatisations résultent d’un manque d’éducation. En mars 2021, le Sidaction soulignait une problématique centrale : 23 % des jeunes âgés entre 15 et 25 ans n’ont jamais bénéficié d’un enseignement spécifique au VIH au cours de leur scolarité.
Pour lutter contre cette phobie absurde et sans fondement, l’association AIDES lançait mercredi 1er décembre une campagne de sensibilisation au sida. L’objectif, briser les tabous et faire parler de la maladie. « C’est devenu presque plus tabou qu’avant », affirme Emmanuel Bodoignet, président de l’association AIDES de Bourgogne-Franche-Comté. Au-delà du tabou, ne pas aborder le sujet du VIH peut s’avérer extrêmement dangereux. Les membres de l’association craignent une recrudescence des cas. Les membres d’AIDES organisent des permanences dans leurs locaux partout en France. Le site du Sidaction permet lui aussi de se renseigner rapidement. Après tout, une piqure de rappel ne fait pas de mal ! MM
Est-ce vous avez la sensation que l’on parle moins du sida depuis le début de l’épidémie de covid-19 ?
On a une réelle inquiétude aujourd’hui. Une épidémie ne doit pas en cacher une autre. Le recul du dépistage en 2020 est très inquiétant. Une personne séropositive qui est sous traitement ne transmet par le virus. Par contre une personne qui est séropositive et qui ne le sait pas, va le transmettre. Avec les efforts qui ont été concentrés sur la covid-19 et l’absence d’effort sur le VIH, on a vraiment une crainte pour les prochaines années alors que l’objectif mondial est de mettre fin à l’épidémie en 2030.Le fait que l’on parle moins du sida n’est-il pas antérieur à l’épidémie de covid ?
On a cette impression qu’on en parlait moins, mais on avait des chiffres qui étaient plutôt intéressants en 2018 et 2019 avec une épidémie qui avait même tendance à baisser. Pendant plusieurs années, on stagnait à près de 6 000 contaminations par an et on était descendu à moins de 6 000 en 2019. Là, on nous annonce 22 % de diminution de cas en 2020, mais avec une baisse des dépistages de 14 %. C’est très inquiétant. On ne peut pas se fier à ces données-là.
Retrouvez l’entretien complet sur le site de France 3 Bourgogne-Franche-Comté