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D’après la Haute Autorité de santé, 3 à 4 femmes sur 10 présentes dans les salles d’attente des médecins seraient victimes de violences conjugales.
En 2020, 125 personnes ont été tuées sous les coups de leurs conjoints. Ces violences liées à l’isolement, la misère sociale ou encore l’alcoolisme, ne cessent d’augmenter. Les violences intrafamiliales touchent en majorité les femmes, en France, une meurt tous les deux jours. Dans ces cas de figure, le rôle des médecins est essentiel, repérer ces situations peut sauver des vies.
D’après la Haute Autorité de santé, 3 à 4 femmes sur 10 présentes dans les salles d’attente des médecins seraient victimes de violences conjugales. Une victime sur cinq a en premier lieu consulté son médecin à la suite d’un incident. Les médecins constituent de véritables lanceurs d’alerte, avec des actions concrètes adaptées aux patient·es : prévenir les acteurs du secteur social, associatif, médico-social et judiciaire. Le dossier médical peut également s’avérer utile dans le cadre d’une procédure judiciaire. Depuis la loi du 30 juillet 2020, les médecins peuvent désormais déroger au secret médical quand il s’agit de l’intérêt des victimes. Le 2 décembre, les parquets de Coutances et Cherbourg, ainsi que l’Ordre des médecins de la Manche, ont signé une convention. Un texte qui sécurise l’application de la loi du 30 juillet 2020 qui permet aux professionnel·les de santé de signaler les violences intrafamiliales auprès des procureur·es.
En Indre-et-Loire, un protocole a été mis en place le 24 novembre 2021 afin d’aider les victimes de violences. Les médecins peuvent accompagner les victimes dans leur dépôt de plainte en contactant – avec leur consentement – la police ou la gendarmerie.
Le 4 décembre, le docteur Libert, basé dans le Pays de Caux (Seine-Maritime), a organisé une journée de formation professionnelle pour aider les médecins à repérer les signes de violences chez leurs patient·es. Le but ? « comprendre ce qui se cache derrière un mal de ventre ou des palpitations. » Le Dr Libert ne compte pas s’arrêter là puisqu’il projette de créer une « boite à outils » pour permettre aux généralistes de bien orienter les patient·es. MM
Les généralistes ont-ils suffisamment de temps à consacrer à leurs patients pour leur permettre d’aborder ces problèmes ?
Quinze minutes, c’est la durée moyenne d’une consultation. Chaque patient vient avec deux ou trois motifs de consultation : le principal, l’annexe et celui du pas-de-porte. 15 minutes, c’est court mais la médecine générale est la médecine dans le temps.
Le généraliste doit savoir rebondir sur ce sujet du pas-de-porte et créer les conditions de la confiance. « Vous êtes venue pour vos varices aujourd’hui, mais ce que vous me dites, là, si vous acceptez, vous allez revenir me voir et on va prendre le temps d’en parler…
Tenu au respect du secret médical, un médecin peut-il dénoncer les violences qu’il constate ?
Le médecin doit déjà inciter la personne à déposer plainte et à se faire assister par une association de victimes. Mais s’il estime qu’elle est en danger, oui, il doit faire un signalement à la justice.
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