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Au gré de la reprise économique mondiale, le prix du baril grimpe, grimpe et flirte avec les 75 dollars.
La dynamique se confirme de jour en jour : les cours du pétrole sont fonction des perspectives de reprise économique mondiale, qui dopent la consommation de carburants. Une montée des prix également nourrie par l’élection du conservateur Ebrahim Raïssi à la tête de l’Iran. La barre symbolique des 100 dollars par baril, jamais vue depuis 2014, devient une perspective envisageable.
Le krach historique du marché mondial du pétrole en mars est déjà un lointain souvenir. Depuis un an, les cours remontent en flèche : 43 % depuis le 1er janvier et même 100 % sur un an. Les prix de l’or noir retrouvent les sommets. Le lundi 21 juin, ils ont clôturé à leur plus haut depuis octobre 2018. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a fini à 74,90 dollars à Londres, en hausse de 1,89 %, ou 1,39 dollar, par rapport à la clôture du vendredi 18 juin. À New York, le baril de WTI pour le mois de juillet a gagné 2,82 % ou 2,02 dollars, à 73,66 dollars. Preuve de l’explosion de la demande ces derniers mois : l’évolution des stocks de pétrole brut aux États-Unis a vu les réserves chuter de 7,4 millions de barils, selon le rapport hebdomadaire de l’Energy information administration. Beaucoup plus que les 2,5 millions de moyenne prévu par les analystes.
Si les membres de l’Opep + (Organisation des pays exportateurs de pétrole) saluent « les améliorations du marché soutenues par les programmes de vaccination et des politiques de relance dans les économies clés, les fournisseurs de pétrole gardent leur cap. Et restent fidèles à leur rythme actuel d’assouplissement progressif des restrictions de l’offre pour ne pas brusquer le marché. La stratégie consiste simplement en un retour par pallier entre mai et juillet d’un total de 2,1 millions de barils par jour supplémentaires.
Tensions autour du nucléaire iranien
Dans ce contexte de tension sur l’offre mondiale, la question du pétrole iranien préoccupe. Le retour de l’Iran sur le marché mondial de l’or noir ne semble pas encore d’actualité. Rappelons que le pétrole iranien est soumis à embargo depuis 2018, sur l’initiative de Donald Trump. Le retour de l’Iran dans le jeu tient à la réussite des négociations sur un nouvel accord nucléaire entre Washington et Téhéran. Une issue favorable pourrait aboutir à un allègement des sanctions américaines par l’administration Biden et par la même occasion à l’arrivée de plus d’un million de barils supplémentaires par jour sur le marché mondial du pétrole. De quoi entraîner mécaniquement un recul significatif des prix mondiaux. Problème, la récente élection de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi à la présidence de l’Iran pourrait sérieusement retarder le retour du pétrole iranien. Le nouveau chef d’État, successeur du plus modéré Hassan Rohani et issu d’un courant politique marqué par l’antiaméricanisme, laisse craindre un échec des négociations à court terme. Raïssi a néanmoins rappelé pendant sa campagne que la levée des sanctions américaines était une de ses priorités.
Vers un baril à 100 dollars ?
Malgré l’imbroglio iranien, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) affiche son optimisme pour la trajectoire des cours de l’or noir. L’institution anticipe d’ici à fin 2022 une demande mondiale supérieure aux pics observés avant la pandémie. La demande mondiale devrait ainsi s’établir à 100,6 mb/j (millions de barils par jour) au quatrième trimestre de 2022, prédit l’AIE, et jusqu’à 104 mb/j d’ici à 2026, soit une demande record. Inévitablement, le prix du baril sera amené à encore augmenter, notamment sous l’influence d’un effet de rareté en raison de l’arrêt progressif des grands projets d’extraction à long terme, réclamé par l’AIE. Pour de plus en plus d’analystes, la perspective d’un baril à 100 dollars à moyen terme est plus qu’envisageable.
ABA