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Après avoir longtemps gardé le suspense, la BCE a finalement décidé de poursuivre sa politique de resserrement monétaire.
Et de dix ! Le Conseil des gouverneurs a tranché en faveur d’une dixième hausse d’affilée de ses taux directeurs. Depuis juillet et la dernière augmentation en date, les marchés attendaient un statu quo pour casser cette série inquiétante. Ils ne l’ont pas obtenu. Mais cette fois-ci, il se pourrait que ce soit réellement la « der des ders » !
« Les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront relevés à respectivement 4,50 %, 4,75 % et 4 % à compter du 20 septembre 2023 », peut-on lire dans le communiqué publié hier par la BCE. Cette politique fait suite à un regain de l’inflation, dont les prévisions ont été revues à la hausse pour 2023 et 2024.
« Un atterrissage en douceur »
Avant l’annonce de la décision, les marchés financiers européens demeuraient dans l’expectative. Des séances mornes, presque léthargiques et des investisseurs qui se regardaient en chiens de faïence. Finalement, c’est l’annonce de la BCE qui a décanté tout cela. Elle fût assez bien digérée par les investisseurs du CAC40 et du DAX, qui ont vu leurs indices repasser dans le vert.
Un comportement contre-intuitif qui s’explique par la porte laissée entrouverte par la Banque centrale. Elle laisserait entendre que cette fois, les taux pourraient être maintenus pour de bon et ne plus augmenter dans les prochains mois. Lors de sa conférence de presse, Christine Lagarde l’a d’ailleurs reformulé : « Sur la base de l’évolution actuelle, nous considérons que le niveau des taux maintenu à cette hauteur contribuera fortement à atteindre l’objectif des 2 % d’inflation ».
Résultat ? À 15 h 30 jeudi, le CAC40 reprenait 66 points dans le vert. Une vigueur rarement observée ces dernières semaines… Les experts financiers estiment qu’il s’agit d’un « atterrissage en douceur » après plusieurs semaines de méfiance sur les marchés.
La visibilité retrouvée
« Certains auraient préféré que l’on laisse la dernière hausse de taux faire son travail. Cependant, il y avait une majorité solide de gouverneurs d’accord avec l’idée de remonter les taux », appuie Christine Lagarde lors de sa conférence.
Et pour cause, les chiffres de l’inflation demeurent toujours forts. Il était alors nécessaire de porter ce dernier coup de vis monétaire avant de voir la situation devenir hors de contrôle. Selon les interprétations, les experts financiers estiment qu’un maintien des taux à ce niveau pendant un an est envisageable. Et ce, même si l’économie basculait en récession. Pour le moment, ce scénario catastrophe n’est toutefois pas d’actualité. La BCE a certes revu à la baisse les prévisions de la croissance économique dans la zone euro, mais les nouveaux 0,7 % prédits restent au-dessus de tous les risques. Quoi qu’il en soit, les investisseurs semblent se contenter de cette décision. À défaut d’avoir de « l’argent magique », ils ont à présent une vue dégagée sur un an. Du moins, ils l’espèrent…