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L’institution bancaire nationale affiche son optimisme pour la croissance et revoit à la hausse ses prévisions pour 2021.
Le déconfinement ravit les amateur·rices de terrasses ensoleillés, mais aussi et surtout, l’économie française. À l’heure d’un rebond estival attendu et face à l’accélération économique annoncée aux troisième et quatrième trimestres, la Banque de France a revu à la hausse ses prévisions de croissance.
L’optimisme économique est permis. Il est même encouragé par les dernières prévisions publiées par la Banque de France. En vertu d’une reprise forte, de la réouverture des commerces et de l’avancée de la vaccination, l’activité économique devrait générer une hausse de 5,75 % du PIB. Jusqu’alors, la Banque de France tablait sur une progression de 5,5 %, après une régression de 8 % en 2020. D’après François Villeroy de Galhau, le gouverneur de l’institution bancaire, « sur la route, de la sortie de crise, l’économie française n’est pas encore à l’arrivée, mais accélère ». La prévision de la Banque de France va au-delà de ce que prévoit le gouvernement (5 %), et ce qui est prévu pour la zone euro par la Banque centrale européenne (4,6 %). Pour la suite, la croissance du PIB français restera positif d’après l’institution, qui prévoit une croissance de 4 % en 2022 et de 2 % en 2023. Autrement dit, l’activité économique commencerait à retrouver puis à dépasser son étiage d’avant covid dès le premier trimestre 2022. Soit trois mois plus tôt que ce que laissaient entendre les dernières prévisions émises en mars. Grâce au prochain « fort rebond aux troisième et quatrième semestres, avec une croissance soutenue de la consommation des ménages ».
Épargne et consommation, variables clés
Selon François Villeroy de Galhau, « il reste certes des incertitudes, mais elles diminuent au fur et à mesure que nous avançons ». Et pour cause, les pertes de productivité associées à la crise sanitaire apparaissent bien plus limitées que dans les évaluations initiales. Comme souvent, la reprise devrait être déterminée et boostée par deux variables motrices : la consommation des ménages et l’investissement des entreprises. Les deux sont appelées à s’accélérer dans les prochaines semaines. La consommation des ménages au gré des réouvertures et de la saison estivale, l’investissement des entreprises au gré de l’augmentation des ventes de détail notamment.
Autre grande variable : l’épargne accumulée par les Français·es depuis le début de la crise, évaluée à quelque 142 milliards d’euros à la fin mars. Elle pourrait atteindre 185 milliards d’euros à la fin de l’année selon la Banque de France. Selon les estimations de l’institution, 20 % de cette épargne totale pourrait être dépensée et donc réinjectée dans l’économie courante. De quoi représenter jusqu’à 7 points de PIB.
Gare aux aléas
À chaque bonne nouvelle son lot de mises en garde. Si l’économie française semble sur la bonne voie, des écueils demeurent. La Banque de France met en garde contre l’évolution de la situation sanitaire, encore loin d’être certaine. Et surtout, soulève la montée des difficultés de recrutement et d’approvisionnement, qui toucheraient plus de 44 % des entreprises dans l’industrie. Les tensions sur les prix et les phénomènes de pénurie de certaines matières premières ne sont pas rares ces derniers mois, mais n’alarment pas pour autant les économistes de la Banque de France, qui tablent sur une inflation contenue à 1,5 % en moyenne en 2021. Avec un pic de 2,1 % attendu pour octobre. Puis un rythme de 1,2 % pour 2022 et 2023. En attendant les prochaines révisions de prévisions…
ABA