chômage
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Les chiffres ne trompent pas, le nombre de personnes sans activité inscrites à Pôle emploi en ce troisième trimestre 2023 a augmenté de 0,6 % d’après la direction statistique du ministère du Travail (Dares).

C’est donc un peu plus de 3 millions de Français qui sont au chômage. Pourtant, au cours de l’année, la baisse est restée conséquente, sauf lorsqu’il était question des jeunes. Toujours d’après le rapport de la Dares, le taux de chômage stagne désormais autour de 7,3 % de la population active. Faut-il donc se préoccuper de cette augmentation ? Quelles en sont les causes ?

Ce que l’on peut d’abord relever, c’est qu’il y a une forte demande d’emploi du côté des jeunes. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans était en hausse de 3,1 % sur un an. Du côté des 25-49 ans, il diminue de 4 %, et même de 6,4 % chez les 50 ans et plus. Mais d’après Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi : « Le niveau de recrutement reste très élevé avec plus de trois millions d’intentions d’embauches ».

Pas facile de recruter ?

Cependant, le haut-commissaire à l’emploi précise : « Les difficultés de recrutement restent très importantes, peu importe les endroits dans le pays, quelle que soit la taille des entreprises et quasiment dans tous les secteurs. » Il se montre pourtant optimiste au sujet de ces chiffres qui mettent en lumière « le mouvement de réindustrialisation enclenché » et les « investissements dans toutes les filières d’avenir ».

Pour David Beaurepaire, directeur délégué d’HelloWork, le marché de l’emploi reste très dynamique. D’après lui : « Nous avons un troisième trimestre avec une croissance de 9 % du volume à 2,3 millions d’offres. » Nous sommes donc sur un environnement qui reste dynamique : « Qui ralentit certes (nous étions sur une croissance de 17 % au premier semestre) mais nous voyons que la part des CDI continue de progresser », ajoute-t-il. En bref, nous ne sommes pas dans un environnement qui entretient une certaine précarité de l’emploi.

Entre crise covid et pénurie

Début 2023, nombre d’entreprises ont réussi à maintenir une majorité de leurs postes grâce aux aides publiques versées, pour lutter contre les effets de la pandémie. Parmi ces aides, le fameux Prêt garanti par l’État (PGE), qu’elles ont pour la plupart actuellement du mal à rembourser. Cela peut donc se traduire comme un frein à l’embauche. De plus, ces embauches sont plutôt restées stables au troisième trimestre selon l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales), sauf dans le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP).

Des pénuries restent fortes dans certains secteurs. « Notamment dans le secteur du BTP, de l’immobilier avec la crise de l’immobilier qui a un impact très direct sur l’emploi dans ces secteurs-là mais qui pourraient avoir un impact sur les mobilités géographiques également des candidats puisque ça crée une certaine sédentarité », explique David Beaurepaire. Autrement dit, le risque principal, c’est que le manque de logements avec la baisse des constructions décourage certains candidats d’aller travailler en-dehors de leur zone d’habitation par crainte de ne pas pouvoir se loger.

Parmi les autres professions également touchées par la pénurie de main d’œuvre : la santé, le social, les services à la personne, la comptabilité, les gestionnaires de paie, les techniciens dans l’industrie, etc.

Pas de panique pour autant

Le taux de chômage reste tout de même historiquement bas cette année. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi) est en baisse de près de 4 % sur un an, soit 120 000 personnes en moins dans les listes de Pôle emploi. Le haut-commissaire à l’emploi ajoute à ce sujet : « On parle de 17 000 demandeurs d’emploi supplémentaires, mais la baisse a été de 120 000 sur la dernière année. » Il écarte alors la perspective d’un retournement de tendance sur le marché du travail.

Le taux de chômage, actuellement à 7,3 %, reste sur une tendance à la hausse dans les prochains mois selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le chiffre pourrait dès lors atteindre les 8 % à la fin de l’année 2024.

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