Pour ses jeunes, la région Île-de-France s’active… enfin !

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Valérie Pécresse annonce l’instauration d’un « revenu jeune actif » au sein de la région francilienne.

Alors que le débat autour du RSA jeune bat son plein, Valérie Pécresse, elle, mise sur un autre scénario pour sortir les jeunes d’un bourbier sanitaire et économique. Dimanche 28 février, la présidente de la région Île-de-France a annoncé la mise en place d’un « revenu jeune actif » au sein de la région francilienne. Valérie Pécresse préfère ce type de dispositif, conditionné à une formation, plutôt qu’un RSA jeune, une mesure qui relèverait de l’assistanat. En parallèle, celle qui chapeaute la région ÎDF promet une aide régionale généralisée en vue de financer le permis de conduire.

À Lyon, on étudie sérieusement la possibilité d’instaurer un RSA jeune pour contrer les effets de la crise sur les jeunes, souvent plus précaires. Mais à Paris – et plus largement en région Île-de-France – Valérie Pécresse délaisse le sigle « RSA » au profit du « RJA », soit « revenu jeune actif ». La présidente de la région francilienne va donc à l’encontre de la maire de Paris Anne Hidalgo, très enthousiaste à l’idée de mettre en place un RSA jeune : « Je suis totalement contre enfermer des jeunes de 18 à 25 ans dans l’assistanat », a insisté, fin février, l’ancienne porte-parole du gouvernement de François Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

« RJA », quèsaco ?
« Un jeune, une formation, un emploi » : voilà le tiercé gagnant tant prôné par Pécresse et qui constituera le socle de ce « revenu jeune actif ». Conditionné donc à une formation, gratuite pour les 18-25 ans sans emploi. La présidente de la région Île-de-France promet environ 45 000 formations qui devraient ensuite déboucher sur des embauches. Un revenu certes, mais pour quel montant ? « 4 000 euros pour 6 mois de formation dans des métiers qui recrutent : le jeune qui s’engagera dans ces formations, non seulement sera rémunéré mais en plus est sûr à la sortie […] de trouver un emploi », a détaillé Valérie Pécresse. Les stagiaires de la formation professionnelle pourront toucher entre 500 et 670 euros net mensuels pour toute formation suivie au moins égale à quatre mois. Une prime pourra être délivrée si le secteur est dit « sous-tension ».

Des formations professionnelles d’autant plus ciblées que certains secteurs recrutent à la pelle en pleine crise : « J’ai six secteurs qui recrutent massivement : le numérique, la sécurité, l’agroalimentaire, l’industrie, la santé et le social, le bâtiment et la construction », liste Pécresse pour la région Île-de-France. À noter aussi, la mise en place du « revenu jeune actif » coûterait environ 270 millions d’euros à la région.

D’autres aides
Pour certains emplois, la détention du permis de conduire s’avère  indispensable. Mais pas mal de jeunes peinent à financer une formation pour obtenir le fameux sésame. Dans la foulée du « RJA », Valérie Pécresse a aussi mentionné la généralisation d’une aide régionale – à hauteur de 1 300 euros – pour financer le permis de conduire. La mesure a été généralisée le 1er mars et concernerait un public de 60 000 jeunes Francilien·nes. Le dispositif avait d’abord été expérimenté dans le Val d’Oise (95).

En outre – et depuis le 18 février – une aide au logement pour les jeunes actifs de moins de 25 ans a été instaurée. Pour un montant forfaitaire de 1 000 euros. Pour en bénéficier, plusieurs conditions sont requises : avoir moins de 25 ans (pas obligatoire pour les alternant·es ou apprentie·es), témoigner d’un contrat de travail dans le secteur privé signé depuis moins de 18 mois (CDI, CDD, intérim), percevoir entre 0,3 et 1,1 smic et enfin disposer d’un contrat de bail à son nom. Des conditions assez nombreuses… susceptibles d’éliminer pas mal de jeunes du dispositif ? Alors oui, les aides à destination des jeunes fleurissent, doucement, parfois par région, et il faut s’en féliciter. Reste à savoir si ces coups de pouce se montrent à la hauteur du séisme économique qui frappe notre jeunesse depuis près d’un an… pas sûr. GW

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise...). Friand de football et politiquement égaré.

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