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Une étude de France Stratégie et du CNRS souligne l’association positive entre mixité (d’âge et de sexe) et productivité.
Des équipes mixtes rendent-elles les entreprises plus efficaces ? Une note menée conjointement par France Stratégie et le CNRS, publiée jeudi 3 juin, se penche sur la question. Résultat, sans qu’aucun lien de causalité ne soit démontré, les entreprises qui font le plus de place à la mixité apparaissent comme les plus productives. Que ce soit via les critères d’âge ou de sexe. Mais une nuance tout de même, cette relation positive entre diversité et productivité ne se vérifie pas dans tous les secteurs. Tous les détails.
« Les résultats montrent qu’à caractéristiques égales, une entreprise plus éloignée qu’une autre de la moyenne en termes de mixité est aussi moins productive. Cela est particulièrement marqué pour les entreprises les plus éloignées de la norme en termes de mixité ». Constat sans appel pour les auteur·es de l’étude. Qui rappellent qu’il s’agit d’une « association et non un lien de causalité ». Si la loi Copé-Zimmermann de 2011 et l’Index d’égalité professionnelle quelques années plus tard visent ce principe d’égalité entre les femmes et les hommes, il semble que cet équilibre genré se révèle aussi payant pour le business des entreprises ! Alors pourquoi s’en priver ?
Combinaison gagnante d’un équilibre femmes-hommes
En moyenne, l’étude remarque une association positive entre des équipes mixtes (d’un point de vue du sexe) et la productivité. En outre, pour une entreprise en-deçà de la norme sur la part accordée aux femmes dans ses effectifs, une hausse de 10 points de cette proportion de femmes s’associe à une meilleure productivité. De l’ordre de 2 à 3 %. À l’inverse, trop d’hommes ou trop de femmes résonnent globalement comme une moindre productivité pour les entreprises. D’ailleurs, « les entreprises les plus masculines et les plus féminines […] présentent des niveaux de productivité inférieurs de l’ordre de 20 % à 30 % aux autres entreprises », pointe l’étude.
Gare toutefois à ne pas généraliser cette relation positive entre meilleure productivité et répartition équilibrée de l’emploi entre les sexes. Car pour certains secteurs, cette association ne se vérifie pas. C’est le cas notamment des transports, de l’éducation-protection sociale ou de la construction. Vous l’aurez remarqué, des secteurs aux métiers historiquement très marqués selon le genre des individus.
La mixité par l’âge, l’autre atout pour les entreprises
Idem pour l’âge, l’équilibre entre jeunes et séniors serait positif pour la productivité d’une entreprise. À en croire l’étude, « pour les entreprises employant la plus faible proportion de travailleurs jeunes, on observe une association entre accroissement de la part des moins de 30 ans et gains de productivité ». D’où l’intérêt de faciliter l’accès à l’emploi pour les jeunes, voire très jeunes. Lesquels se retrouvent aujourd’hui les plus exposés au chômage : « Le taux de chômage des jeunes est particulièrement élevé en France puisqu’il atteignait 22,1 % de la population active des 15-24 ans au troisième trimestre 2020, ce qui le situe parmi les plus élevés en Europe », peut-on lire sur le site de La finance pour tous.
Enfin, lorsque l’on combine la mixité d’âge et de sexe, la relation positive entre mixité et productivité s’amplifie. Chères entreprises, vous avez les cartes en main. Alors tirez-en la bonne combinaison…
GW