Le verbatim d’Éric Andrieu, eurodéputé PS

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« Le bio est d’intérêt général, n’en déplaise aux géants de l’industrie et de l’agrochimie »

L’heure est à la transition, à l’adoption de comportements et de méthodes de production et de consommation responsables et durables. À cet égard, le bio en général et l’agriculture biologique en particulier sont un levier à saisir. Une alternative favorable pour allier santé et consommation humaine à durabilité et urgence environnementales. Dans une tribune pour Libération, l’eurodéputé PS Éric Andrieu l’affirme : le bio est d’intérêt général, et il faut multiplier les mesures pour en stimuler la consommation.

Les anti-bios et autres défenseurs ardents de l’agriculture conventionnelle (et très polluante) et d’un immobilisme presque coupable sautent sur la moindre occasion pour discréditer un mode de production qui n’a plus à faire ses preuves. N’écoutons pas les « conclusions définitives », dixit Éric Andrieu. L’agriculture biologique a le vent dans le dos, connait une croissance annuelle à deux chiffres ces dernières années, et pourrait atteindre « 25 % des surfaces agricoles » de l’UE. Si les objectifs de la Commission européenne sont respectées.
Face à des critiques souvent infondées, il est bon de rappeler les bienfaits du bio. Bon pour la santé humaine et moins pire pour l’environnement, grosso modo. Une agriculture sans pesticides ou autres produits de synthèse très nocifs pour la faune et la flore est plus que souhaitable. Nécessaire même. Le bio a vocation à s’imposer dans l’agriculture, pour commencer, mais aussi à tous les stades de la consommation. Le bio dans les écoles, le bio dans les restaurants d’entreprises, le bio dans les programmes d’aide alimentaire… et pourquoi pas ? Surtout, l’aide à la conversion des producteurs est un incontournable, nos agriculteurs sont les premier·ères acteur·rices de ce changement d’ampleur. ABA

 

L’été particulièrement pluvieux que nous venons de connaître aura au moins fait des heureuses : les vaches laitières bio ont profité d’une copieuse pousse de l’herbe ! Couplée à la vigoureuse dynamique de conversion de fermes vers ce mode de production durable, l’offre de lait bio poursuit sa croissance continue jusqu’à créer une situation de surproduction dont on ne peut dire encore si elle est structurelle ou saisonnière.

Il n’en fallait pas plus pour que quelques esprits chagrins, souvent anti-bio, parfois défenseurs inconditionnels du conventionnel ou ayant succombé aux sirène de l’agrochimie, voire mal intentionnés, en tirent des conclusions définitives et remettent en cause le développement de l’agriculture biologique sous prétexte que les consommateurs n’en veulent pas davantage. Au regard de la croissance à deux chiffres du marché du bio ces dernières années, et compte tenu des objectifs affichés par la Commission européenne d’atteindre 25 % des surfaces agricoles sous ce mode de production agroécologique d’ici 2030, professer la fin de la dynamique du bio ne semble ni crédible ni souhaitable.

A entendre certains ces derniers jours, il semble utile de rappeler que l’agriculture biologique coche toutes les cases tant pour ses bienfaits pour la santé humaine que pour la durabilité environnementale. Sans pesticides de synthèse, tournant le dos à la monoculture pour au contraire jouer la carte de la rotation des cultures et de la complémentarité entre élevage et culture, elle est un atout majeur pour la préservation de la biodiversité. De surcroît, les conditions d’élevage contenues dans son cahier des charges font de l’agriculture biologique le standard le plus élevé en matière de bien-être animal.

Pour autant, les mesures pour stimuler la consommation de produits bio doivent être amplifiées. Le Plan d’Action pour le développement de l’agriculture biologique publié au printemps par la Commission européenne énumère d’ailleurs une série de leviers comme des budgets pour la promotion des produits agricoles ou la mobilisation du programme de l’Union européenne à destination des écoles. La plus grande flexibilité récemment offerte dans les passations de marché public doit également permettre aux collectivités territoriales d’être encore un peu plus actrices de la relocation d’une agriculture plus durable et de proximité. On peut également penser que la restauration d’entreprise devrait s’ouvrir plus grandement à ses produits.

D’autres éléments peuvent être améliorés. Par exemple, il faut constater que la pratique de sur-marge effectuée par la grande distribution sur les produits bio est indéniablement un frein, comme le dénoncent de nombreuses associations de consommateurs. Un changement de stratégie de la part de ces enseignes est indispensable, sans quoi il faudra probablement passer par l’obligation de pratiquer les mêmes taux de marge entre bio et non bio. Le bio doit également trouver sa place dans les programmes d’aide alimentaire pour lesquels je continue de plaider, en faveur de leur développement.

Retrouvez l’intégralité de la tribune ici.

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