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Le contrôle strict de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) est nécessaire pour garantir son efficacité
L’intelligence artificielle, communément appelée « IA », tisse sa toile dans le secteur de l’entreprenariat. Potentiel vecteur d’emplois mais source d’inquiétudes, l’IA divise plus qu’elle ne rassemble. Pour Nils Aziosmanoff, fondateur de l’association Le Cube, dédiée à la création et à la formation au numérique, il faut « s’approprier l’IA ». En somme, apprendre à vivre avec avant qu’elle ne nous domine.
Cette technologie utilisée à mauvais escient représente un réel danger. Le plus grand risque, c’est l’absence totale de considérations éthiques. Entre usurpation d’identités, piratage de systèmes et manipulation de marchés financiers, le recours à l’IA demande un sérieux encadrement. Car comme dirait Elon Musk « avec l’intelligence artificielle, nous invoquons le démon ». MM
Le Cube fête ses 20 ans : pouvez-vous nous raconter sa raison d’être et ses temps forts ?
La première raison d’être du Cube est de soutenir les artistes qui prennent des risques en explorant de nouvelles voies de création. Les nouvelles technologies renouvellent les modes de création et ce changement de paradigme nous invite à « créer de nouvelles manières de créer », à imaginer de nouvelles manières d’imaginer. Ces nouvelles formes nous invitent à vivre des expériences inédites, elles ouvrent nos imaginaires, augmentent nos sens et amplifient notre rapport au monde.
La deuxième raison d’être du Cube réside dans notre démarche d’innovation pédagogique, lorsque par exemple nous menons chaque année des projets associant plus de 150 enfants avec des auteurs, artistes, designers, codeurs ou encore anthropologues, autour d’une création innovante. Ces programmes interdisciplinaires et inter générationnels explorent d’autres façons de « faire et être ensemble », ils ont permis la réalisation de projets extraordinaires, comme par exemple la participation à la conception de la « fabrique à histoires » Lunii qui connaît un grand succès depuis plusieurs années.
Vous avez choisi de fêter cet anniversaire avec une programmation spéciale autour de l’intelligence artificielle, pourquoi ?
Bien qu’invisible, l’IA est omniprésente dans nos vies, elle se niche dans nos smartphones, voitures ou objets du quotidien. Elle transforme la plupart des métiers en opérant certaines tâches bien mieux que nous. Pour fonctionner, elle utilise d’immenses gisements de data qu’elle analyse et corrèle, elle vient ainsi amplifier l’objectivation du réel et nous assiste de façon personnalisée dans de nombreux domaines. Mais ces prouesses soulèvent de nombreuses questions éthiques, comme les risques d’aliénation liée aux addictions, à la désinformation ou aux manipulations cognitives.
Sur un plan plus philosophique, la question est « que devient notre humanité face à l’intelligence algorithmique » ? Que reste-t-il de notre créativité lorsque nos nouvelles « externalités cognitives » sont capables de prendre par elles-mêmes des décisions et nous assistent en toute chose ? Quel sens donner à ces GPS existentiels ? Cette rupture anthropologique nous invite à repenser notre rapport à soi, aux autres et plus largement au monde.