Le verbatim du docteur… Martin Blachier, épidémiologiste

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Martin Blachier est médecin épidémiologiste et spécialiste en santé publique.

« À partir du lundi 4 octobre, dans les départements où le taux d’incidence se stabilise au-dessous du seuil de 50 pour 100 000 habitants, le protocole scolaire passera en niveau 1 ce qui signifie essentiellement que l’obligation du port du masque à l’école primaire sera levé », dixit Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Le retour sur le chemin du bon sens presserait-il le pas ? Pour l’heure – et comme depuis le début de l’épidémie – l’État prend encore des pincettes pour desserrer l’étau sanitaire. Fin du port du masque pour certains enfants – critère d’âge – et certains départements – critère géographique.

Pour le passe sanitaire, il faudra sans doute encore attendre. Après le 15 novembre peut-être, puisque le Premier ministre Jean Castex travaille sur un projet de loi – présenté au Conseil des ministres le 13 octobre – qui vise à prolonger l’application du passe sanitaire au-delà du 15 novembre. Du précautionnisme à l’extrême. Mais soulagement pour nos plus jeunes, à l’école primaire, qui pourront tomber le masque. Martin Blachier aussi se félicite de cette mesure, une bonne chose notamment pour la santé mentale de nos enfants. GW

« Tout d’abord, la contamination des enfants reste relative. Selon les études européennes, le risque infantile pédiatrique d’une contamination avec le variant Delta n’est pas grand. Donc globalement, les enfants ne risquent pas grand-chose. En plus, avec cette levée, ils vont acquérir une immunité naturelle, qui est bien meilleure qu’une immunité vaccinale.

Le deuxième point est qu’actuellement, aucune étude ne montre si la levée du masque ainsi que la fermeture des classes auraient un réel impact sur la contamination chez les enfants. Aujourd’hui, aucune donnée ne nous permet de dire qu’un enfant contaminé va contaminer les autres, aussi, on ne sait pas vraiment si c’est utile de fermer des classes entières.

L’allègement des mesures commence par l’école :

Tout simplement parce qu’aujourd’hui le protocole sanitaire le plus strict se trouve à l’école et au lycée, avec un port du masque constant et une fermeture de classe dès qu’il y a un cas positif. Ce genre de protocole ne s’applique nulle part ailleurs. La logique est donc d’alléger en premier le protocole qui est le plus strict, avant de s’attaquer au passe sanitaire par exemple. Porter un masque toute la journée est très contraignant pour un enfant, et même dangereux pour sa santé.

L’urgence est donc d’alléger leur quotidien.

Une bonne chose pour la santé mentale des enfants ?

La réponse est trois fois oui. Évidemment. Il aurait fallu le faire sur tout le territoire et dans toutes les écoles de France. Le problème est l’anticipation d’une remontée de l’épidémie à l’automne, pour des raisons politiques, il est donc très compliqué d’alléger des mesures alors qu’il y a un risque de rebond de l’épidémie. »

Retrouvez l’entretien mené par La Dépêche du Midi ici.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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