Le verbatim… de Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Temps de lecture constaté 2’

Axa doit s’engager « à ne plus assurer de nouveaux projets pétroliers ou gaziers »

La transition écologique en général et le changement climatique et énergétique en particulier ne se feront pas sans l’engagement des grands décideurs de la planète. Entreprises du secteur de la banque et de l’assurance en tête, dont les plus grands groupes continuent de financer et de soutenir des projets d’énergies fossiles très polluants. Dans cette optique, Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, appelle dans une tribune pour le journal Le Monde, à la responsabilité d’Axa, le géant français de l’assurance.

Le deuxième assureur mondial, Axa, peut jouer un rôle déterminant pour limiter la prolifération de nouveaux projets pétroliers ou gaziers. D’autant plus que son directeur général, Thomas Buberl, communique sur sa volonté d’adopter une nouvelle politique forte en matière de projets énergétiques. C’est indéniable, Axa est un grand groupe pionnier en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Il s’agit désormais de transformer l’essai. Pourquoi donc ne pas profiter du Climate Finance Day, qui se tient ce mardi 26 octobre à Paris, pour annoncer étendre au pétrole et au gaz la politique d’Axa de retrait du secteur du charbon ? Et pour cause, se retirer du charbon est un excellent début, mais cela ne suffit pas. Sans engagement similaire sur le secteur pétrolier, la baisse de la production d’hydrocarbures ne saurait être effective. Problème, Axa cultive un silence de plomb sur ce point bien particulier. Lucie Pinson a lancé son appel. Sera-t-il entendu ? ABA

Mardi 26 octobre se tient au Palais Brongniart, à Paris, le Climate Finance Day, dernier rendez-vous de la place financière de la capitale sur le climat avant la fin du quinquennat et la Cop 26. Tous les yeux sont rivés sur le directeur général d’AXA, Thomas Buberl, qui a déjà fait savoir qu’il adoptera cette année une nouvelle politique dans le secteur de l’énergie.

S’il fait figure de leader dans la lutte contre le dérèglement climatique, le géant de l’assurance, qui est aussi chef de file de la Net-Zero Insurance Alliance, perdra son titre s’il ne s’engage pas à ne plus assurer de nouveaux projets de production pétrolière et gazière.

AXA a en effet été à plusieurs reprises un pionnier dans l’action climatique. En 2015, AXA a été le premier grand investisseur au monde à restreindre ses investissements dans l’industrie du charbon. Sous la direction de Thomas Buberl, arrivé à la tête du groupe en 2016, ce leadership n’a fait que s’affirmer. En 2017, AXA a été le premier assureur à ne plus assurer de nouveaux projets charbon. En 2019, le groupe adoptait une politique globale de sortie du charbon et amorçait de nouveau un mouvement de fond au sein du secteur de l’assurance.

Enfin, AXA a pris cette année l’initiative de lancer la Net-Zero Insurance Alliance, une alliance d’assureurs engagés à atteindre la neutralité carbone.

Sauf que sortir du charbon ne suffit pas. Comme l’a réaffirmé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son World Energy Outlook, atteindre la neutralité carbone nécessite de ne plus ouvrir aucun nouveau champ pétrolier et gazier, et d’engager la baisse de la production d’hydrocarbures. AXA ne restera pas un leader en matière climatique s’il ne répond pas à la première de toutes les urgences : cesser de soutenir l’expansion de toutes les énergies fossiles afin de ne plus aggraver la situation et nous éloigner de l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Silence radio
AXA est aujourd’hui le deuxième plus gros assureur au monde, et figure toujours parmi les plus gros assureurs de l’industrie pétrolière et gazière. Le groupe accuse désormais un retard sur ses pairs internationaux et les autres poids lourds de la place financière de Paris. Malgré leurs politiques très minimalistes, ces derniers ont au moins reconnu la bombe climatique que représente le développement du gaz et pétrole de schiste. Et du côté d’AXA ? Silence radio. L’assureur n’a pas même donné suite à une interpellation de la société civile concernant le terminal d’importation de gaz naturel liquéfié que son client Gasunie entend développer en Allemagne.

(…)

Retrouvez l’intégralité de la tribune ici

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.