Le verbatim de… l’association Hugo ! de lutte contre le harcèlement scolaire

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Vers un délit de harcèlement scolaire ?

« Ils s’appellent Thybault, Dinah, Chanel, Evaëlle, Alisha, Marjorie ou encore Marion… » Peu importe les noms, tous ont été harcelés. Et la France a bien du mal à endiguer la vague de harcèlement qui noie des milliers d′élèves dans le malheur. Ainsi, les initiatives pleuvent. L′association Hugo !, dans une tribune publiée dans le journal Ouest-France en appelle au Parlement. Elle s′engage pour la création d′un délit de harcèlement scolaire.

« Trop de lois, tuent la loi », disait le président Chirac en 1995… Imaginez aujourd′hui, 26 ans plus tard, le poids d′un code pénal de près de 3 000 pages. De quoi caler une porte de cathédrale. L′intention de l′association Hugo ! n′est pas à remettre en cause. La lutte contre le harcèlement scolaire est essentielle, les drames récents en témoignent. Cette proposition, qui consiste en la création d′un délit spécifique, répond à une noble cause. Mais une telle démarche aurait aussi pour conséquence de nourrir le bazar législatif français. La loi punit déjà le harcèlement scolaire, même s′il n′est pas désigné en ces termes. Le code pénal sanctionne le harcèlement (article 222-33-2-2), la violence (articles 222-7 à 222-16-3) et même la provocation au suicide (article 223-13). Bien sûr, ces peines sont aménagées lorsque les infractions sont commises par des mineur·es. Mais elles existent. Est-il bien nécessaire de céder à la folie normative ? La superposition de lois complexifie l′arsenal législatif déjà obscur ainsi que la tâche de la justice française – bien trop lente. Pourquoi ne pas simplement laisser les magistrat·es faire jurisprudence ? MS

Qu’ils s’appellent Thybault, Dinah, Chanel, Evaëlle, Alisha, Marjorie ou encore Marion, ces enfants ont mis fin à leurs jours parce qu’ils souffraient de harcèlement scolaire. Ce phénomène dramatique s’accompagne d’un mal français : un laxisme sans précédent face à un fléau de société qui tue. En France, en 2021, 19 enfants ont trouvé la mort après avoir été victimes de harcèlement scolaire.

Le harcèlement touche, en France, un million de jeunes chaque année, soit un jeune sur dix, qui sont autant de citoyens. Il concerne également leurs familles, leurs proches, leur entourage. En tant que citoyens, nous sommes tous concernés.

Nos jeunes, nos enfants, sont des citoyens au même titre que nous, adultes, majeurs. Nous leur devons tout autant de protection et de sécurité, si ce n’est d’autant plus.

Pour mettre fin à ce drame quotidien qui se joue dans nos écoles et dans nos foyers, nous appelons à la création d’un délit de harcèlement scolaire.

Une peine et un accompagnement adaptés

D’une part, pour que la victime soit reconnue dans ce statut, et n’erre pas dans les méandres psychologiques qui pourraient la mener à se poser elle-même en cause initiale de la situation, à se sentir coupable ou responsable de sa persécution. Mais également pour que l’accompagnement soit réel. Un parcours de soins coordonnés financé, par la Sécurité Sociale permettrait de concrétiser cet accompagnement. Les soins et séances thérapeutiques sont couteux, nombreux et nécessaires à la reconstruction des victimes. Ils doivent être accessibles. 500 euros par mois, c’est le coût estimé pour un accompagnement pluridisciplinaire complet. Les familles françaises ne peuvent pas et ne doivent pas supporter ce coût.

Retrouvez l’intégralité de la tribune ici

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