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Jean-Pierre Pinheiro est directeur de l’office de tourisme au Portugal. Il réagit pour Le Figaro à la déclaration du secrétaire d’État chargé des affaires européennes Clément Beaune. Lequel a recommandé aux Français·es d’éviter l’Espagne et le Portugal cet été.
L’été est là. Mais il reste encore très incertain pour un grand nombre de Français·es. Qui hésitent entre passer leurs vacances à l’étranger ou en France. L’an passé, la saison touristique dans l’hexagone avait en grande partie été sauvée par les Français·es…
… Cette année, la donne a changé. Et ce malgré l’apparition du variant Delta. Serions-nous habitué·es à ce virus ? pour que nos vacances priment sur un risque de contamination… Clément Beaune a tenu à remettre les pendules à l’heure. La circulation du virus est active en Espagne et au Portugal. Dans les prochains jours, « des mesures pourraient être renforcées », a lancé le secrétaire d’État chargé des affaires européennes. De l’intimidation pour décourager les indécis·es à renoncer à ces deux destinations ? Dans les colonnes du Figaro, Jean-Pierre Pinheiro ne minimise pas la situation épidémique mais rassure sur la gestion de crise qui se fait sur la péninsule ibérique. GW

En ce qui concerne le Portugal, je suis évidemment préoccupé par la situation, qui évolue de manière négative. Mais j’ai confiance dans les mesures qui ont été prises. Dans les villes particulièrement touchées par les nouvelles contaminations, le couvre-feu à 23 heures a été instauré. Il n’est pas question en revanche de reconfiner. La situation n’est pas trop pénalisante pour les visiteurs tant que les restaurants, les commerces et les musées restent ouverts. Le taux de vaccination est de 38 % au Portugal, soit un point de plus qu’en France, et la situation est revue toutes les semaines pour faire un point sur le taux d’incidence. Nous avons de quoi rester positifs.
Les voyageurs qui ont déjà réservé, ils doivent être rassurés. Aujourd’hui, un label a été mis en place pour limiter les risques dans les hôtels, les locations meublées et les restaurants. Les règles sanitaires sont strictes et tous les gestes barrières restent en vigueur dans les lieux publics et les transports. Nous avons eu l’honnêteté et la transparence de prendre des mesures dès que le taux d’incidence est reparti à la hausse. L’accord européen, qui précise les règles de libre circulation entre les pays de l’Union européenne, a déterminé que le passage en zone rouge était acté au-delà de 500 cas pour 100 000 habitants. L’Espagne est à 250, et le Portugal, 160. Nous sommes donc loin de la situation d’urgence et il n’y a pas plus de risque à se rendre en Espagne, en Italie ou au Portugal qu’à rester en France.
Nous n’avons pas de chiffres précis, mais nous savons que de nombreux Français ont prévu de partir dans le sud de l’Europe cet été. D’après les compagnies aériennes et les agences de voyages, l’Espagne, le Portugal et la Grèce forment le trio de tête des réservations. Malheureusement, il paraîtrait que les déclarations hâtives de Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, ont déjà commencé à provoquer une série d’annulations en cascades. Nous recevons les appels et e-mails inquiets des voyageurs comme des professionnels. Mais pour l’heure, rien ne sert de prendre des décisions définitives.