La BCE allège piano-piano son programme de rachat de titres

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Au regard du rebond de l’économie, la BCE s’apprête à atténuer son soutien monétaire.

C’est un premier tour de vis. Très léger certes, mais la direction est prise. Jeudi 9 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) annonce qu’elle s’apprête à atténuer son programme de rachat de titres, le fameux « PEPP » (Pandemic Emergency Purchase Programme) mis en place en raison de la pandémie. Lequel devait prendre fin en mars 2022. Mais c’est a priori quelques mois plus tôt que la présidente de la BCE Christine Lagarde et sa bande atténueront leur soutien monétaire. Sans en préciser le montant. L’assertion ne vaut que si la situation épidémique poursuit son amélioration…

« Le Conseil des gouverneurs estime que des conditions de financement favorables peuvent être maintenues avec un rythme légèrement plus faible d’achats nets d’actifs au titre du programme d’achats d’urgence face à la pandémie ». Le ton est donné. Même si Christine Lagarde renvoie les discussions en décembre, période où l’on y verra plus clair sur l’évolution de la pandémie et notamment du variant delta. Pour l’heure, la BCE se montre optimiste. Puisque l’institution basée à Francfort a même revu à la hausse sa prévision de croissance européenne. À 5 % pour cette année et 4,6 % l’an prochain.

1 850 milliards d’euros
Voilà l’enveloppe de la Banque centrale consacrée à son programme d’urgence. Ces derniers mois, l’institution finançait à hauteur de 80 milliards d’euros mensuels les rachats d’actifs. Le rythme sera donc « légèrement plus faible » d’ici à décembre. La BCE ne précise pas de montant. Les observateurs, eux, tablent sur un pécule compris entre 60 et 70 milliards d’euros par mois. Piano-piano, Lagarde anticipe la sortie du PEPP.

Ce qui ne met pas pour autant un terme à la politique accommodante de la BCE. L’heure n’est pas à la sortie totale de l’assouplissement monétaire et d’une remontée des taux d’intérêts. Lesquels s’affichent négatifs. En outre, les marchés n’anticipent pas une augmentation des taux européens avant la fin de l’année 2023.

Le défi de l’inflation
L’activité économique repart, et il faut s’en féliciter. Mais optimisme n’empêche pas prudence. Une ligne de conduite propre à Christine Lagarde : « Il reste du chemin à faire avant que les dégâts de la crise ne soient réparés. » Surtout, les « colombes » et « faucons »* vont devoir se farcir l’épineuse question de l’inflation. Laquelle a bondi de l’ordre de 3 % au sein de la zone euro en août. Pour rappel, la BCE vise à maintenir un taux d’inflation inférieur à 2 %. L’institution n’a eu d’autres choix que de revoir ses prévisions à la hausse : à 2,2  % cette année et 1,7  % en 2022.

Rendez-vous en décembre pour disposer d’un recul sur l’inflation. Si la tendance à la hausse – couplée à une amélioration de l’état sanitaire – continue, les « faucons » pousseront à la sortie progressive des rachats de dettes. A contrario, si l’incertitude s’accroït…  eh bien « les colombes » plaideront pour un haut degré d’intervention de soutien à l’économie. GW

*Deux camps s’opposent au sein même de la Banque centrale européenne. D’un côté les faucons, partisans de la rigueur monétaire. De l’autre les colombes, adeptes de taux très bas et de souplesse quant à la politique monétaire menée.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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