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Pour 2020, l’Insee prévoit une baisse limitée du PIB à 9 % en France.
« Le pire n’est pas certain », n’a cessé de scander le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. L’avenir pourrait même se révéler moins sombre qu’on ne l’imaginait. Les projections de croissance menées par les institutions se multiplient. Mercredi 8 juillet, c’est l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) qui a ajouté sa pierre à l’édifice. Pas si catastrophique que prévu, d’autres organismes s’étaient déjà prononcés comme la Commission européenne ou la Banque de France. Les chiffres diffèrent quelque peu, mais, dans l’ensemble, annoncent des déficits contrôlés.
L’Insee a dévoilé ses projections sur la variation du PIB pour l’année 2020. Là où le Fonds monétaire international (FMI) s’était montré anxieux, notamment pour la France, l’institut français envisage une chute de 17 % du PIB au deuxième trimestre « seulement » (-5,3 % au premier), une estimation sensiblement proche de celle du dernier rapport de conjoncture réalisé en juin. Plus globalement, pour la seconde moitié de l’année 2020, les « perspectives de production se redressent très nettement : la vigueur de ce rebond tient beaucoup à la faiblesse du point de départ, c’est-à-dire l’activité économique en période de confinement », a souligné l’Insee.
En 2020 : – 9 % pour l’Insee, -10 % pour Bruxelles
Les mois de mai et juin passés, l’avenir semble promis à de meilleures destinées. C’est d’abord la Banque de France qui a révisé à la hausse ses estimations du deuxième trimestre 2020. Si, au départ, l’institution bancaire tablait sur une chute de l’activité économique de l’ordre de 15 %, c’est finalement le scénario d’une contraction de 14 % du PIB que la France connaîtrait au deuxième trimestre. A priori, « la reprise constatée par les chefs d’entreprise au mois de juin est plus forte qu’ils ne le prévoyaient il y a un mois, dans l’industrie comme dans les services et le bâtiment », explique-t-on à la Banque de France.
Pour l’année 2020 dans son ensemble, l’Insee prévoit une baisse de l’activité économique limitée à 9 % en France. Loin du scénario catastrophe tant redouté. Le PIB rebondirait ainsi de 19 % au troisième trimestre, puis de 3 % au quatrième. Ces estimations pourront faire l’objet de nouvelles révisions. Même son de cloche guilleret pour la Commission européenne : « Les premières données pour mai et juin suggèrent que le pire est peut-être passé. La reprise devrait s’accentuer au cours du second semestre, même si elle reste incomplète et inégale d’un État membre à l’autre », a précisé l’institution basée à Bruxelles. Pour 2020, en France, la Commission européenne anticipe une baisse du PIB de 10,6 %, avec un rebond de 7,6 % l’an prochain, un peu moins que Bercy, qui misait sur une croissance de 8 % en 2021.
Enfin, selon les estimations de l’OCDE de juin, constat un peu plus sec, avec une prévision de croissance qui s’établirait à environ – 11,4 % pour 2020 en France, sous l’hypothèse que l’on évite une deuxième vague épidémique. Ce qui donnerait du plomb dans l’aile à toutes ces projections. Pour l’instant, place à l’optimisme « relatif ». GW.