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« Nous avons encore notre destin entre nos mains », Olivier Véran, ministre de la Santé, à propos de la cinquième vague liée à la covid-19.
Durcissement du passe vaccinal, ouverture de la dose de rappel à tous les adultes et retour du masque en espace clos. Voici en quelques mots, les annonces faites par le ministre de la Santé ce jeudi 25 novembre, au lendemain du Conseil de défense stratégique. Des mesures qui paraîssent un peu légères face à une cinquième vague qui pourrait durer jusqu’au retour des beaux jours…
Ce 25 novembre signe le retour des points sanitaires du jeudi. Au micro, Olivier Véran ministre de la Santé, et Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Tous deux prenant bien soin d’appliquer du gel hydroalcoolique devant les caméras. Alors, où en est-on de cette cinquième vague ? Dans ses nouvelles prévisions, dévoilées le 23 novembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce craindre 700 000 décès supplémentaires en Europe d’ici au printemps 2022. « On peut s’attendre à ce que les lits d’hôpitaux soient soumis à une pression élevée ou extrême dans 25 pays et à une pression élevée ou extrême dans les unités de soins intensifs dans 49 des 53 pays d’ici au 1er mars 2022 », déclarait l’OMS. Jérôme Salomon l’admet volontiers : « L’Europe est redevenue l’épicentre de la pandémie. » Le Vieux Continent représente 67 % des nouvelles contaminations dans le monde.
En France, 8 760 lits d’hôpitaux sont occupés par des patient·es atteint·es de la covid-19, dont 1 493 en soins critiques. Malgré les prévisions inquiétantes de l’institution internationale, le gouvernement tempère et nous rappelle que grâce à son taux de vaccination, l’hexagone fait partie des bons élèves de l’Europe. Sont donc exclues, pour le moment, toutes mesures contraignantes : « Je ne vous annoncerai ni confinement, ni couvre-feu », ni fermeture des commerces, rassure le ministre de la Santé. Effectivement. Durant la conférence, qui a duré près d’une heure, le ministre n’a fait que confirmer ce que nous savions déjà.
• Tous les adultes sont éligibles à la dose de rappel
« Le vaccin nous protège, il ne faut pas ou plus en douter », martèle Olivier Véran. Mais il ajoute : « Il n’anéantit pas la circulation du virus, mais la réduit fortement. » Ainsi, à compter de ce samedi 27 novembre, tous les adultes pourront prendre rendez-vous afin d’obtenir une dose de rappel, cinq mois – et non plus six – après leur dernière dose ou leur dernière infection. Selon les chiffres annoncés, 25 millions de personnes seraient d’ores et déjà concernées.
• Le passe sanitaire conditionné à la dose de rappel
Un passe vaccinal qui ne dit pas son nom… Nous savions que dès le 15 décembre, le passe sanitaire des plus de 65 ans serait désactivé en l’absence de dose de rappel. La mesure est élargie à tous les adultes éligibles, c’est à dire à ceux qui ont bénéficié de leur dernière dose cinq mois auparavant. À compter du 15 janvier 2022, toutes ces personnes verront donc leur passe sanitaire invalidé si elles n’ont pas rempli les nouvelles règles du schéma vaccinal. Précision faite qu’une fois les cinq mois atteints, les Français·es disposeront de deux mois supplémentaires pour se plier à l’obligation vaccinale. Soit sept mois.
#Vaccination | La dose de rappel du vaccin contre le #COVID19 sera intégrée au #PassSanitaire à partir du :
? 15/12 pour les 65 ans et plus
? 15/01 pour les 18 ans et plus
➡ N'attendez pas, prenez rendez-vous ! pic.twitter.com/veOJ3qwi1H— Ministère des Solidarités et de la Santé (@Sante_Gouv) November 25, 2021
• Les tests antigéniques ne seront valables que 24 heures
Sauf exceptions donc, les non-vacciné·es devront se soumettre au test tous les jours et à leurs frais pour obtenir le passe sanitaire.
• Le masque obligatoire dans tous les espaces clos et même plus…
Après avoir rappelé qu’il était nécessaire, voire salvateur, de rigoureusement réadopter les gestes barrières, le ministre de la Santé a annoncé l’obligation du port du masque dans les espaces clos. Qu’ils soient soumis au passe sanitaire ou non. Les préfet·es seront également habilité·es à rendre la mesure obligatoire en extérieur pour certains événements, les marchés de Noël en première ligne. Lesquels seront soumis au passe sanitaire.
• Arrivée des traitements en pharmacie de ville
« Dans les prochaines semaines nous disposerons d’une arme supplémentaire », brandit Olivier Véran. L’antiviral des laboratoires Merck, le monulpiravir, arrivera en pharmacie dès le début du mois de décembre. Il pourra être prescrit par les médecins de ville pour les personnes à risques de développer des formes graves de la covid-19. Ce médicament réduirait par deux le risque d’hospitalisation si administré dans les cinq jours suivant l’infection. D’autres traitements devraient être disponibles dans les prochains mois. On attend, nous, pour l’avoir longtemps annoncé et souligné, le XAV-19 de la start-up nantaise Xenothera dont toutes les phases d’essai montre l’efficacité ! Il y incohérence et inconséquence de la Haute Autorité de santé à ne pas en autoriser la mise sur le marché !
Pour le ministre de la Santé, la France peut résister à la cinquième vague « sans davantage de mesures ». Mais à l’heure où nos voisins se battent contre la pandémie à coups de restrictions bien plus restrictives, le doute reste permis. Enfin, quid du protocole sanitaire en entreprise ? Cette cinquième vague ne devrait-elle pas, par exemple, entraîner le retour du télétravail obligatoire ? Reste à espérer que la ministre du Travail, Élisabeth Borne, s’exprime dans les prochains jours à ce sujet.
MS