Covid-19 : le télétravail, sujet épineux

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« Non à l’obligation, mais oui à un effort supplémentaire des entreprises », pour Geoffroy Roux de Bézieux.

La cinquième vague épidémique envahit notre territoire. Les chiffres augmentent. Et les médias s’affolent. Le gouvernement, lui, incite à respecter les gestes barrières et, pour les personnes concernées, à se faire injecter une troisième dose – de rappel – de vaccin. Quant au télétravail, nihil novi sub sole. Une mesure qui a pourtant fait ses preuves, en limitant les contacts sociaux en entreprise, mais aussi dans les transports en commun. Le Conseil scientifique est pour signer son retour, le « patron des patrons » est contre… Le gouvernement attend.

« Tous les voyants sont au rouge », selon le Premier ministre belge, Alexander De Croo. « La vague à venir va éclipser toutes les vagues précédentes », alerte le Premier ministre du Land de Saxe (Allemagne), Michael Kretschmer. « Le virus est partout et il doit être combattu partout », a déclaré le Premier ministre hollandais. Submergée par la cinquième vague, l’Europe rétropédale après quelques mois de tranquillité… Et serre la vis.

Impossible « d’exclure par principe » le télétravail
Parmi les nouvelles restrictions qui visent à endiguer cette reprise épidémique : le télétravail. À ce jour en France, le Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de la covid-19 « n’exige plus que l’employeur fixe un nombre minimal de jours de télétravail par semaine », selon le site service public.

Du côté du Conseil scientifique, pas de doute, pour éviter l’encombrement des hôpitaux au mois de décembre, « l’élargissement du télétravail » apparaît comme une des solutions à l’accélération de la vague épidémique. Du côté du gouvernement, statu quo. Le 3 novembre, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, tentait de rassurer les Français·es sur « un protocole sanitaire en entreprise très protecteur » et d’ajouter que le retour au télétravail n’était « pas d’actualité ». Lundi 22 novembre, à l’occasion d’une visite au siège de L’Oréal à Clichy (Hauts-de-Seine), elle invitait les entreprises à « se remobiliser sur ce respect des gestes barrières, remettre le masque en réunion, quand on est dans des espaces partagés… C’est très important à un moment où on voit que l’épidémie repart ». Quid du télétravail ? La ministre déclarait alors impossible « d’exclure par principe des réponses pour la suite ». En attente donc.

Trop tard ?
La question semble épineuse. La faute à la culture française du présentéisme ? Le gouvernement craint-il d’isoler une nouvelle fois les salarié·es ? Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, invité de la matinale de RMC mardi 23 novembre, avance une autre explication : « Les postes télétravaillables c’est 20 % des postes. Ce n’est pas l’ensemble des Français. Ça crée un sentiment de frustration, d’incompréhension pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler. Je vois beaucoup d’entreprises notamment industrielles qui demandent à leurs cadres administratifs, de ne pas télétravailler pour créer un sentiment d’égalité entre ceux postés à la chaîne et ceux qui peuvent télétravailler ». Face à Jean-Jacques Bourdin, il ajoute : « Non à l’obligation, mais oui à un effort supplémentaire des entreprises ».

Et s’il était déjà trop tard ? Le 20 novembre, le site de Santé publique France enregistrait 17 153 nouveaux cas quotidiens sur sept jours, contre 9 458 cas la semaine précédente. Soit une augmentation de plus de 80 %. Au 22 novembre 5 266 nouveaux cas ont été confirmés en 24 heures, 94 décès ont été comptabilisés sur cette même période toujours selon Santé publique France (à interpréter avec précaution en raison des rattrapages avec le 11 novembre). Toujours au 22 novembre, 1 406 personnes se trouvent en soins critiques. « Fulgurante », c’est le mot choisi par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal pour qualifier cette reprise épidémique. Pourtant les mesures se font attendre. Attendre, c’est déjà ce que nous avions fait à l’automne dernier… Avant un nouveau confinement. MS

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