Bridgestone : l’usine de Béthune ferme ses portes !

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Comment, dès lors, revitaliser le site ?

Fin de partie pour l’usine Bridgestone de Béthune. Pas une surprise pour les salarié·es présent·es sur le site, puisque le manufacturier japonais avait annoncé l’arrêt de l’activité en septembre. Malgré les oppositions et les manifestations, les travailleur·ses n’ont pu empêcher cette fermeture. Plus de 800 salarié·es travaillaient à Béthune. Certain·es ont déjà entamé leur reconversion, d’autres se retrouvent « sans rien ». Plusieurs projets restent en cours d’examen pour revitaliser le site.

« Ça me fait très mal au cœur, je pense que je vais verser une petite larme », concède un des salariés de l’usine de Béthune. « C’est un gros gâchis », voilà le sentiment qui règne après la fermeture définitive du site localisé dans le nord de la France. Les machines fonctionnaient déjà au ralenti depuis quelques mois et notamment après l’annonce de l’arrêt de l’activité en septembre. Désormais, ces mêmes machines ont cessé de vivre. Un rassemblement « d’adieux » a eu lieu vendredi 30 avril devant la mairie de la ville de Béthune. Des adieux pour une usine installée depuis 1961. D’abord sous le nom de Firestone, puis de Bridgestone à partir de 1988.

« Des pertes sur les pneus produits à Béthune »
« Au cours des dernières années, toutes les mesures engagées par Bridgestone visant à améliorer la performance industrielle de l’usine de Béthune n’ont pas permis de redresser la situation. Depuis plusieurs années, Bridgestone enregistre des pertes sur les pneus produits à Béthune et les dynamiques actuelles du marché ne laissent, en l’état, entrevoir aucune amélioration de la situation. » Un communiqué de l’entreprise, daté du 16 septembre, évoquait déjà la fermeture de Bridgestone à Béthune. Parmi l’ensemble des usines européennes, l’usine du nord de l’hexagone serait la moins performante.

La faute aussi à la concurrence asiatique. D’un côté, le marché des pneus pour véhicules de tourisme reste stable, avec une croissance annuelle inférieure à 1 %. Mais de l’autre, « la concurrence de marques asiatiques à bas coûts s’intensifie », remarque Bridgestone. En guise d’illustration, leur part de marché a augmenté entre 2000 et 2018, de 6 % à 25 % !

Quels projets pour revitaliser le site ?
Sur les 863 salarié·es qui travaillaient à Béthune, un peu plus de 250 auraient déjà trouvé une autre voie. Comme des CDD de plus de six mois, des CDI, des créations d’entreprises ou des départs à la retraite anticipée. Autrement dit, pour l’heure, 500 personnes recherchent toujours un emploi. Heureusement, « nous avons négocié 21 mois de salaires en congés de reclassement pour les moins de 50 ans, et 24 mois pour les plus de 50 ans », détaille Sylvie Zeisberg, déléguée CFE-CGC. Une somme non négligeable qui donne le moyen aux salarié·es de démarrer des formations pour s’engager au sein de tout autre domaine, devenir chauffagiste, plombier, acheter un gîte rural ou un camion de food-truck !

Exit Bridgestone à Béthune. Mais pour quelle succession ? « Nous examinons neuf projets d’activités […] Certains ne sont pas très loin de l’industrie du pneu », a précisé la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, tournée vers l’avenir du site. Le logisticien nordiste Log’s, groupe familial français, a déjà manifesté son intérêt. Prêt à « implanter 300 emplois sur le site ». D’autres pistes se montrent aussi à l’étude, « de la fabrication de volets roulants à la logistique industrielle, en passant par le reconditionnement de pneus, d’huile ou de plastique », détaille-t-on au cabinet de la ministre. Pour l’heure, l’usine Bridgestone a fermé ses portes. Une décennie après Continental à Clairoix. Et sept ans après Goodyear à Amiens.

GW

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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