Aides covid : c’est la fin du « quoi qu’il en coûte »… ou presque !

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Les aides généralisées aux entreprises pour faire face à la crise covid laissent place à des pansements « sur-mesure ».

Par définition, les aides d’urgence ne peuvent pas durer. Depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement a fait le choix du « quoi qu’il en coûte » pour soulager la trésorerie des entreprises qui ont tourné au ralenti. Les commerces, les restaurants, le tourisme, l’événementiel, les salles de sport, tant de secteurs qui ont souffert de l’arrêt brutal de l’activité. Alors des prêts garantis (PGE), le Fonds de solidarité et le dispositif d’activité partielle ont tenté de sauver les meubles. À l’heure où la machine semble redémarrer, plus question de poursuivre les perfusions.

Fin août, le gouvernement tire le bilan d’un an et demi de « quoi qu’il en coûte ». L’expression, dans toutes les bouches des autorités françaises depuis le début de la pandémie, renvoie à la formule privilégiée en 2012 par Mario Draghi – à l’époque président de la Banque centrale européenne (BCE) : « Whatever it takes ! » Soit tout ce qu’il faudra ! Mais quand l’activité économique tourne « à 99 % de ses capacités », dixit le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, vous débranchez les aides covid.

240 milliards d’euros
Voilà l’enveloppe totale contractée depuis mars 2020. Et qui correspond à l’ensemble des mesures de soutien aux entreprises. Parmi ces 240 milliards : un tiers sous forme de subventions et deux tiers via des prêts. Ainsi, le gouvernement a injecté 35 milliards d’euros pour le Fonds de solidarité. Et environ la même somme pour le dispositif d’activité partielle – 25 millions de salarié·es dans cette situation depuis le début de la crise. En parallèle, l’État via les banques a accordé près de 685 000 prêts garantis. Pour un montant de 140 milliards d’euros, supportés, donc, par les banques (l’État se contente d’apporter sa garantie, comme leur nom l’indique !).

Addition salée. Dépenses vitales ? L’arsenal de mesures de soutien a contenu le boom des défaillances d’entreprises. Mieux encore, on compte 28 000 défaillances sur un an (chiffres de la Banque de France en juillet). Le niveau de ce que l’on appelle communément les « faillites » demeure historiquement bas. Objectif atteint. Malgré tout, avec l’arrêt des aides covid, gare aux futures secousses : « Avec les aides, on a acheté du temps, mais il faut s’attendre à ce que des entreprises mettent le genou à terre », prévient François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dans Les Échos.

Place au cas par cas
« Quand nous disons que c’est la fin du quoi qu’il en coûte, que nous allons répondre au cas par cas, c’est une façon de dire que nous allons faire de la dentelle plutôt que de l’aide massive, explique Olivier Dussopt, nous sommes prêts à aider les secteurs qui en ont véritablement besoin, avec un dispositif forcément transitoire, très sectoriel », ajoute le ministre des Comptes publics. Voilà venu le temps du sur-mesure.

À titre d’exemple, le Fonds de solidarité sera supprimé le 30 septembre en métropole. Remplacé par un dispositif « coûts fixes » uniquement orienté vers les secteurs dont l’activité continuera d’être pénalisée par les restrictions. Dans les départements et territoires d’outre-mer, le Fonds de solidarité et autres mesures de soutien comme l’exonération des charges perdureront au regard du contexte sanitaire. Le bout du tunnel… GW

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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