Pabete, le mode de garde intelligent

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Qui ? Pabete
Quoi ? Une solution de garde solidaire pour animaux

« Tout comme l’homme, les animaux ressentent le plaisir et la douleur, le bonheur et le malheur », développait Charles Darwin. Chiens, chats ou nouveaux animaux de compagnie (NAC), les animaux sont des membres à part entière de nos foyers. Ces petites boules de poils, choyées par leurs maîtres, constituent un véritable casse-tête lorsqu’il s’agit de partir en vacances. Pourtant, des solutions existent : chenil, pensions de familles, pet-sitting. Ces modes de garde, souvent coûteux et rarement satisfaisants, contraignent les propriétaires. Salim Boulaïch était l’un d’entre eux. Avant un départ pour l’étranger, un proche lui fait faux bond. Dans la précipitation, il trouve une pension qui accepte de garder son fidèle compagnon. Résultat : il débourse 500 euros pour une garde catastrophique. À son retour, il constate des plaies sur la peau de sa chienne. Après cet incident, c’est le déclic. Il prend conscience de la grande problématique que représente la garde d’animaux. Naît alors, en 2018, Pabete. 

Salim Boulaïch est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en informatique. Passé par plusieurs entreprises avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il décide de mettre ses compétences au profit d’un projet social. En 2018, il fonde la première plate-forme solidaire de garde pour animaux. Son objectif : que chaque propriétaire puisse faire garder sa boule de poils sereinement et à moindre coût. La jeune pousse, exclusivement financée par l’entrepreneur, affiche une croissance modeste : « Aucune levée de fonds n’a eu lieu jusqu’à présent ! », lance Salim Boulaïch. La plate-forme s’articule autour de deux fondamentaux, l’aspect financier et la confiance en l’autre. « Je suis parti du constat que chaque individu mobilise son entourage pour faire garder ses animaux », alors pour créer une solution viable, il fallait qu’elle soit abordable et qu’elle réunisse des personnes de confiance.

Pabete, le fonctionnement malin !

L’inscription sur le site Pabete s’effectue gratuitement. Mais un contrôle d’identité est réalisé au moment de l’enregistrement : il faut présenter une pièce d’identité et un justificatif de domicile. Le but : « Faire un premier filtre et ne garder que des personnes de confiance ». Dès lors qu’un·e adhérent·e s’inscrit, Salim échange avec lui·elle, valide son identité et cerne ses motivations. La jeune pousse possède sa propre monnaie interne… les bébêtes ! Hors de question pour son fondateur qu’une motivation financière pousse à l’inscription. Il tient à préserver un cadre d’entraide et de solidarité. La bébête vaut deux euros en moyenne. Soit la somme qui finance une journée de garde. Une véritable exception dans ce business juteux. Concrètement : si un utilisateur réserve cinq jours de visite, il lui faudra cinq bébêtes (l’équivalent de dix euros). Quant à la personne qui garde ses animaux ? Elle récupère ces cinq bébêtes, et pourra ainsi les réutiliser afin de faire garder son propre animal gratuitement. Astucieux ! Les échanges sur Pabete sont mémorisés. « Garder un historique, c’est d’abord garder une trace. C’est une sécurité supplémentaire », défend Salim Boulaïch. Pour rejoindre la communauté Pabete, il n’est pas nécessaire de posséder un animal de compagnie.

Un joli nom, un concept riche et un grand saut dans l’entrepreneuriat

Salim l’avoue, « le démarrage était assez timide » mais cette fibre entrepreneuriale, il l’a toujours eue. Cet ingénieur de formation a tout appris sur le tas : le marketing, la communication… Sa chance ? La médiatisation. Un mode de garde pour animaux alternatif et surtout abordable, il fallait y penser. Très vite, le concept séduit et s’étend au-delà des frontières parisiennes. Aujourd’hui, il est disponible dans de nombreuses régions de France ainsi qu’en Belgique.

Le bien-être animal, c’est la priorité de cet amoureux des bêtes. La jeune start-up est engagée auprès d’associations de protection animale : la communauté Pabete joue régulièrement le rôle de familles d’accueil. Une autre manière de se faire connaître !

Le seul regret de cet entrepreneur né : ne pas avoir créé de communauté en amont de sa plate-forme. Par chance, elle s’est tissée d’elle-même. En quatre ans, les utilisateur·rices Pabête sont passé·es de quelques centaines à… 30 000. Un boom parfois difficile à gérer pour cette société qui prône des valeurs amicales et de proximité. Mais l’ambition de garder du contact reste intacte. Attention cependant à ne pas se laisser déborder. Aujourd’hui, ils sont trois bénévoles. Salim ne peut toujours pas se rémunérer. Il n’est pas toujours aisé d’allier ambitions solidaires et rentabilité. « Assez souvent, on nous confond avec une association, ce qui n’est pas du tout le cas ! C’est à la fois un rôle associatif mais aussi et surtout un business. » Sa stratégie, tabler sur le long terme pour en tirer une rémunération.

Les ambitions futures de Pabete ? Le développement d’autres services ! Comme la campagne (qui sera lancée début juin) baptisée « plus de câlins et moins d’abandons » pour inciter les gens à se rendre sur le site. « S’ils abandonnent leurs animaux avant de partir en vacances pour des raisons financières, avec Pabete ils n’ont plus d’excuses ». À terme, Salim souhaite travailler avec des psychologues pour identifier les causes d’abandon et apporter une solution à ce fléau. « Aujourd’hui à chaque période estivale les associations (SPA, etc) financent des campagnes sur l’abandon mais derrière est-ce qu’il y a une solution ? » Salim est formel : « Nous la solution, on l’a ! », conclut l’entrepreneur.

 

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