MonSherif, le protecteur des femmes

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Dominique Brogi, créatrice de MonSherif. Crédits : Région Sud

Qui ? MonSherif
Quoi ? Un bouton connecté pour protéger les femmes victimes de violences.

Une femme d’action(s). Dominique Brogi est déterminée, tenace, courageuse. Pour cette entrepreneuse d’Avignon, interdiction d’échouer. Il faut dire que son innovation sauve des vies. Des vies de femmes.

Un bouton connecté, appelé MonSherif. Porté dans la poche, à la bretelle du soutien-gorge, ou même désormais sous la forme d’un bijou, il peut être d’un précieux secours dans une situation de péril. Un double-clic envoie un SMS simultané à cinq de vos contacts, précédemment sélectionnés. Il s’en suit un coup de téléphone, avec la géolocalisation de la victime. À l’aide de ce petit outil, pas plus grand qu’une pièce de deux euros, une femme battue peut ainsi appeler les secours en toute discrétion, sans éveiller les soupçons de son agresseur.

Et si tout cela ne suffit pas, une nouvelle pression déclenche une alarme stridente qui permet d’attirer l’attention de votre environnement immédiat. De première utilité face à un harceleur de rue. Autre fonctionnalité : le clic long. Lequel déclenche un enregistrement audio de la scène, qui servira à fournir une preuve devant la Justice.

Un outil plébiscité dans les juridictions

Dans les parquets, on plébiscite l’outil : Marie-Céline Lawrysz, procureure de Compiègne, l’utilise à l’échelle de son département. Jusqu’ici, les retours sont très positifs. Même chose pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui en a commandé 1 000. La collectivité confie les petits outils au bon soin des associations, qui les distribuent ensuite gratuitement aux victimes, dès lors qu’elles l’estiment nécessaire.

MonSherif comble, à coup sûr, une faille béante dans le dispositif de lutte contre les violences. Imaginons le cas d’une femme battue, contrainte de vivre, pour des raisons matérielles, sous le même toit que son agresseur. Le temps de la procédure judiciaire, dramatiquement long, la plonge ainsi dans une phase de désœuvrement et de grande vulnérabilité. Impossible, alors qu’aucun juge ne s’est prononcé, de mettre en place le Téléphone Grave Danger (TGD) ou le bracelet électronique. En attendant, le bouton MonSherif peut s’avérer une solution très efficace.

Dominique Brogi, lauréate du prix Tech For Woman 2021, remis à l’Unesco, espère pouvoir diffuser beaucoup plus largement son outil – vendu environ 50 euros l’unité. La cheffe d’entreprise espère pouvoir passer une convention avec l’État, tout en poursuivant ses collaborations avec les parquets et les collectivités. Après un début de carrière au Québec puis en Polynésie française, cette aventurière décide de s’installer dans le Vaucluse pour lancer son projet depuis le technopôle d’Avignon. Entrepreneuse type, Dominique Brogi y va à fond et s’engage même dans l’action politique, puisqu’elle est depuis juin 2020 la déléguée à l’égalité femmes-hommes en région Sud. Un tempérament de feu, au diapason avec l’urgence des violences.

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