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Qui ? Mökki
Quoi ? Une boutique pour revendre, recycler ou donner ses affaires
Mökki, c’est une petite boutique aux couleurs pastel, logée au cœur même de la Félicité, dans le quatrième arrondissement de Paris. Sur la baie vitrée, un slogan qui parle de lui-même : « Videz votre armoire, Mökki s’occupe de tout ! » Alors, prêt à pousser les portes de ce qui semble être le paradis de la seconde main ?
Dix minutes pour décider du destin de vos affaires. Voilà la promesse faite par les équipes de Mökki. Trier, revendre, donner sont autant de pertes de temps que Tamara Brisk, la fondatrice, a voulu éviter aux Parisiennes. Il suffit d’apporter son sac de vêtements propres, de s’enregistrer avec l’aide de l’hôtesse, et de choisir vos dernières volontés concernant ces affaires que vous ne voulez plus porter. Et ça y est, le tour est joué !
Les articles sont ensuite automatiquement catégorisés, triés, et redirigés vers l’un des 400 partenaires de la start-up. Et si Mökki traite avec des acteurs emblématiques comme Emmaüs ou Vestiaire Collective, l’enseigne favorise aussi des partenaires moins connus et plus spécialisés. Depuis son ouverture, en juin 2022, la boutique a sauvé plus de 21 000 produits pour une moyenne de 49 clients par jour. Avec 18 % de reventes, 61 % de dons, et 21 % de produits recyclés. C’est approximativement 56 tonnes de CO2 qui ont été économisées. Soit l’équivalent de 16 allers-retours Paris-New York en avion.
La revente concerne les vêtements en bon état. Tout ce qui est dépourvu d’étiquette est systématiquement donné. Quant aux sous-vêtements, et aux vêtements abimés, ils seront destinés à être recyclés en panneaux d’isolation. Entre autres.
« On est payé pour être là ! »
Des services gratuits, et une économie circulaire. Tamara Brisk, pour qui tout a commencé grâce à une levée de fonds de 1,8 million d’euros auprès de WeMaintain, Glass et PropTech, est aujourd’hui financée par les professionnels de l’immobilier qui incorporent dans leurs projets des boutiques Mökki. En bref, les promoteurs payent pour proposer ce service dans leur bâtiment et valoriser leur engagement environnemental. Avec le label B-Corp, l’impact sociétal et environnemental de ces petits gestes – individuels – est certifié positif.
En interne, les équipes évaluent et comparent la durée de vie d’un produit, l’évolution du prix de revente d’une marque, l’économie de CO2 et bien d’autres critères. Mais l’entrepreneuse anglo-saxonne, anciennement directrice générale chez Wired Score, ne compte pas s’arrêter là. En 2023, une nouvelle levée de fonds est prévue pour favoriser la multiplication des boutiques Mökki. Tamara aimerait notamment se développer en périphérie parisienne et dans les capitales européennes. Elle évoque aussi le lancement d’un pop-up store pour fermer cette boucle d’économie circulaire. De quoi prouver à tous qu’une femme, une épouse ou une mère de famille n’est jamais trop ambitieuse !