Marti, à la rescousse des patient·es allophones aux urgences !

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Marti est une application qui aide les patient·es qui ne parlent pas le français aux urgencesQui ? Marti
Quoi ? une application qui aide les patient·es qui ne parlent pas le français aux urgences

Pas évident si vous ne parlez absolument pas la langue d’un pays – ou l’anglais – au sein duquel vous passez vos vacances. Encore moins évident si vous vous rendez aux services d’urgences sans pouvoir échanger avec les médecins. Une grande frustration pour les patient·es qui ne parlent pas le français et qui souhaitent échanger avec le personnel de nos hôpitaux… Surtout que l’enjeu demeure parfois vital ! D’où la naissance de l’application Marti, pensée par Pauline Paulik, designer graphique, Quentin Paulik, interne en médecine générale, et Ilès Haddou, interne en anesthésie-réanimation.

Rompre la barrière de la langue aux urgences. Voilà sans doute le credo de l’application Marti, imaginée depuis le Hacking Health Lyon de 2018. Depuis, le projet a pas mal évolué : « L’outil est expérimenté depuis juin 2021 aux urgences pédiatriques de l’Hôpital Femme-Mère-Enfant des Hospices Civils de Lyon, grâce à un financement par Pulsalys du prototype et l’embauche d’une chercheuse du laboratoire de recherche ICAR spécialisée dans la linguistique interactionnelle et l’interprétariat médico-social », explique la société pour nos confrères de Maddyness.

Un questionnaire traduit en onze langues !

Concrètement, pour faciliter les échanges entre les patient·es allophones et les médecins aux urgences, les trois fondateur·rices ont mis en place un interrogatoire numérique pendant le temps d’attente. Le dispositif a le mérite de soulager les soignant·es, dont le manque d’effectifs empêche parfois une prise en charge fluide des patient·es – allophones ou pas. La crise covid-19 a accentué les failles criantes, et de longue date, de notre système hospitalier.

Les patient·es allophones ou  « sourd·es, malentendant·es et qui souffrent d’une pathologie de langage »  répondent à environ 250 questions, qui portent essentiellement sur les symptômes et les antécédents. Le questionnaire est, pour l’heure, traduit en onze langues : albanais, anglais, arabe littéraire, arabizi, espagnol, géorgien, italien, portugais, roumain, russe et turc. En parallèle, près de 480 pictogrammes complètent les questions pour rendre le dispositif le plus accessible possible. Une fois le questionnaire rempli, le médecin reçoit le compte rendu numérique, et en sait beaucoup plus sur l’état de santé de son·sa patient·e.

Étendre le dispositif aux médecins généralistes ?

Last but not least – et d’autant plus dans une société dans laquelle nos données fondent comme peau de chagrin – Marti et ses dirigeant·es assurent une anonymisation totale des data des patient·es. « L’appli ne stocke aucune donnée personnelle », lit-on sur le site Internet de l’application.

Pour poursuivre son développement, l’équipe de Marti cherche des financements. Elle a notamment lancé une campagne de financement participatif via KissKissBankBank. L’objectif ? multiplier le nombre de langues éligibles au dispositif et proposer Marti aux médecins généralistes ou aux pédiatres confrontés à une difficulté d’échanger avec leurs patient·es lors des consultations.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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