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Qui ? Kunto
Quoi ? Une application qui propose des programmes sportifs et nutritifs pour les personnes malades ou en situation de handicap.
« Nous serons heureux le jour où il n’y aura plus besoin de Kunto pour faire du sport ». Voilà les mots d’Hicham Ousseni, cofondateur de la start-up Kunto. Ce jeune entrepreneur se sent investi d’une mission, celle de rendre le sport accessible à tous !
L’idée part d’un constat partagé par les quatre fondateurs de Kunto. Parmi eux, Hicham Ousseni et Mehdi Abbadi. Ils ont tous les deux côtoyé la maladie dans leur entourage respectif. Pour aboutir à la même question : comment faire pour conserver une activité sportive dans ces conditions ? Les salles de sport ne s’y prêtent pas. Pas plus d’ailleurs que les initiatives municipales…
Alors Kunto naît avec l’ambition d’aider les 30 millions de Français concernés par le handicap ou la maladie à se dépenser. Des programmes sportifs personnalisés en fonction de la pathologie, un accompagnement nutritif personnel et des conseils précis…
Une offre large, qui s’adapte et se personnifie
« Pour les personnes atteintes de pathologies respiratoires par exemple, l’application leur propose des exercices d’expiration à faire chez soi avec des objets du quotidien. Simplement avec une paille et une bouteille », illustre Hicham Ousseni, l’un des cofondateurs. Kunto mise sur des exercices simples, qui vont de la rééducation à la pratique sportive régulière. Les programmes s’adressent aux personnes à mobilité réduite, aux personnes obèses et tout autre type de handicap comme la cécité.
« Beaucoup pensent qu’il suffit de poser une rampe d’accès pour être inclusif. C’est déjà bien, mais ça omet 80 % des autres handicaps, qui pour la plupart sont invisibles », déplore Hicham Ousseni. Alors Kunto répond à cet écueil de la plus brillante des manières, en mettant l’innovation au service de l’inclusion. « Pour être tout à fait complet dans son inclusion, il faut penser à tout dès la création », appuie-t-il. Résultats ? Sur les 1 000 téléchargements qu’enregistre déjà l’application, la pluralité de profils s’étend à tous les types d’handicap. Une réussite !
Et l’aspect b to b n’est pas non plus négligé. Kunto propose aux entreprises des ateliers de sensibilisation axés sur le principe d’inclusion inversée. « On fait découvrir le quotidien des personnes en situation de handicap à celles valides à travers le sport et la nutrition. Nous proposons, par exemple, des exercices physiques et culinaires en situation de cécité », décrit notre entrepreneur de la semaine. Lui, qui a aussi à cœur de prévenir des troubles musculo-squelettiques (TMS). Ces maux qui découlent d’une mauvaise installation au bureau et qui sont responsables de plusieurs handicaps sur le long terme… et que dire du télétravail !
Aller encore plus loin
Il reste à la jeune Kunto encore bien des batailles à livrer pour l’inclusion sportive… Hicham Ousseni et ses trois associés ont officiellement lancé l’application en janvier. D’ici à 2025, ils ambitionnent 45 000 utilisateurs – boostés par les Jeux paralympiques de 2024.
Et quand on lui demande sa vision pour la suite, notre entrepreneur la quadrille en trois volets principaux. Le premier ? Pousser à son paroxysme la personnalisation des programmes et conseils sportifs. Pour ce faire, Kunto développe en interne une IA qui élabore des programmes en fonction de la personnalité de chaque individu, en plus de sa pathologie. « Nous n’aurions pas pu le faire manuellement puisque le but vise à avoir autant de programmes que d’inscrits sur notre plate-forme », appuie le cofondateur.
Le deuxième ? S’élargir pour inclure les pathologies psychiques. « Nous savons maintenant que l’activité cérébrale permet une dépense énergétique pour ces personnes-là. Nous travaillons sur la réalité virtuelle pour les aider », poursuit-il.
Et enfin, l’internationalisation. « En France, on facilite grandement l’accès au kinésithérapeute, à l’ostéopathe, et même le sport par ordonnance. C’est une très bonne chose. Nous pensons qu’au Moyen-Orient ou en Amérique latine par exemple, la population sera très ouverte à notre solution, car là-bas l’accès y est bien plus limité. Nous pourrons servir d’alternative », conclut Hicham Ousseni. La lutte pour plus d’inclusion dans les activités sportives ne fait que commencer.