Facebook, Twitter...

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Après Twitter, le groupe Meta (Facebook et Instagram) annonce l’arrivée d’une certification pour tous par abonnement.

Doit-on s’inquiéter de l’avenir de la gratuité pour les réseaux sociaux ? Les offres d’abonnement se multiplient et elles pourraient changer drastiquement les usages traditionnels. Un clivage entre les comptes certifiés et les autres pourrait s’observer.

Avalanche de pastilles bleues sur Facebook et Instagram dans 3, 2, 1… Le phénomène s’est déjà observé sur Twitter. Pour environ huit dollars (ou euros) par mois, tout utilisateur est en mesure de certifier son compte et d’ainsi le crédibiliser. Depuis le lancement de ce projet « Twitter Blue », les 420 000 comptes autrefois certifiés pour des raisons de notoriété sont noyés dans une nouvelle marée bleue. À ce jour, environ 290 000 utilisateurs « lambda » ont acheté l’abonnement.

Twitter : les arguments clamés et les intentions cachées

Elon Musk, le concepteur de l’idée, avançait l’argument que l’ancien système contribuait à mettre d’un côté les stars et de l’autre les « paysans » pour se justifier. Twitter Blue aurait donc pour vocation de rétablir l’égalité entre tous les utilisateurs. Vraiment ? Nous ne connaissions visiblement pas assez le côté humaniste du redoutable homme d’affaires

Ou alors, peut-être s’est-il dit qu’un tel projet représenterait une manne financière importante. À ce stade, si tous les abonnés actuels le restent pendant un an, Twitter enregistrera un chiffre d’affaires supplémentaire de 27,8 millions de dollars. Le tout, sans avoir drastiquement amélioré le service de l’application. Pour rappel, Elon Musk a racheté l’oiseau bleu pour 44 milliards, et fait tout pour rendre son investissement rentable. Il n’y a qu’à demander aux 7 500 employés licenciés dès son arrivée…

Pour Facebook et Instagram, même constat ?

Mark Zuckerberg, créateur de Facebook et directeur général de Meta, prône, lui, l’argument de la sécurité. Meta verified verra bientôt le jour en Europe et aux États-Unis dans le but de lutter contre l’usurpation d’identité sur Facebook et Instagram. Pour l’heure, le projet est testé en Australie et Nouvelle-Zélande à 11,99 dollars par mois. La présentation d’une carte d’identité suffira à rendre éligible l’utilisateur. Pourtant, lorsque l’on observe la facilité avec laquelle il est possible de falsifier un document officiel par voie numérique, la question de la réelle efficacité du programme se pose.

Étrangement, ce projet calqué sur celui de Twitter arrive quelques semaines après l’annonce des résultats mitigés du groupe Meta. Les revenus publicitaires ont baissé l’an dernier. Les plates-formes Instagram et Facebook hébergent de plus en plus de comptes et voient pourtant leur rentabilité décroître. Il fallait donc réagir. La disparition du fameux slogan « Facebook, c’est gratuit (et ça le restera toujours) » en 2019 augurait déjà ce changement de politique.

Des fonctionnalités qui diffèrent, des écarts qui se creusent

Le véritable problème de cette tendance : les plates-formes ne s’arrêtent pas à la simple certification. Le groupe Meta a annoncé que les comptes qui choisiraient de s’abonner seraient à l’avenir plus mis en valeur par l’algorithme. C’est déjà le cas pour Twitter. L’application offre une visibilité accrue à ses abonnés en plus de la possibilité de modifier leurs tweets. Ce qui pénalise – évidemment – les utilisateurs classiques.

Pour Instagram, le réseau des influenceurs, l’abonnement à Meta verified risque de s’avérer vital. La pastille bleue qui en découlera apportera un cachet au compte. Mais c’est surtout son absence qui risque de dénoter un manque de sérieux dans l’imaginaire collectif.

Encore une fois, les grandes entreprises de la Tech prouvent qu’elles tireront sur tous les fils possibles pour maintenir leur rentabilité à flots. Aujourd’hui, elles hiérarchisent les comptes sous couvert d’objectifs « louables ». Et personne ne sait ce dont ces mastodontes du numérique seront capables dans quelques années… d’une simple option, ces réseaux sociaux ne sont-ils pas voués à devenir exclusivement payants pour pouvoir les utiliser ? La boîte de Pandore est ouverte.

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