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Il est des femmes et des hommes qui imaginent, inventent, bâtissent et innovent. Les mêmes qui persévèrent, réussissent, échouent, recommencent… La boucle de l’entrepreneuriat n’est jamais bouclée. Que sont-ils aller faire dans cette galère ? ils ont voulu, un jour, devenir maîtres de leur destin.
« Prendre en main ». Voilà le sens premier et qui en dit long sur ce verbe magnifique : « Entreprendre ». Les Français sont de plus en plus nombreux à sauter le pas, avec plus d’un million d’entreprises sorties de terre en 2022 – un record. Notre pays est en transitions – écologique, numérique, démographique, certes. Mais il est aussi en phase de « transition entrepreneuriale », si je dois reprendre le terme d’Alain Bosetti, entrepreneur et président du salon SME. Soit le passage progressif d’une société de salariés en CDI vers une société d’indépendants et d’entrepreneurs.
Et pourtant, entreprendre c’est choisir la voie de l’incertitude et de l’instabilité. Des obstacles quotidiens et de la débrouille. Des semaines à rallonge et des vacances qui fondent comme neige au soleil. Et ce tableau-là fait rêver les Français ?
Oui. Car quoi de mieux que l’entrepreneuriat pour redonner du sens à sa vie et en finir avec le bullshit et les process absurdes intériorisés par trop de salariés ? Les mêmes qui s’épuisent, qui s’enferment, qui s’éteignent. Entreprendre, n’est-ce pas rallumer cette flamme ? Retrouver des sensations parce que l’on trace des objectifs et se dessine un horizon. Parce que l’on bâtit une des pièces du puzzle de l’avenir, « le meilleur moyen de prévoir le futur, c’est de le créer », disait Peter Drucker, professeur et consultant américain en management d’entreprise.
Alors oui entreprendre, c’est arrêter de subir une « carrière » – voilà un concept qui ne fait plus rêver – dont on n’a pas forcément choisie. Tout le monde ne deviendra pas entrepreneurs, mais « quantité de Français ont le potentiel pour le devenir », m’a confié Nicolas Dufourcq* dans ses bureaux à Bpifrance – voilà une belle invention que cette banque des porteurs de projets. Les entrepreneurs se multiplient car ils sont aidés, épaulés, soutenus. Quelques clics suffisent pour devenir auto-entrepreneur – de quoi étonner dans le pays de la paperasse indigeste. Les jeunes ne sont pas seuls pour mûrir leurs projets, grâce à des initiatives comme le formidable Moovjee porté par Dominique Restino et Bénédicte Sanson.
Entreprendre pour changer sa vie. Et entreprendre pour transformer le monde. Une question de survie pour l’humanité qui a trop longtemps essoré la planète sans se soucier du lendemain. Des entrepreneurs sont-là pour faire accélérer les choses. Pour réduire le gaspillage alimentaire, investir dans une finance plus verte, partager nos trajets quotidiens, produire en France et non plus à l’autre bout du monde. Les vraies solutions viennent des entrepreneurs. Et les citoyens aiment ces inventeurs de solutions. Les admirent d’autant plus qu’ils sont à la tête de parcours atypiques : les sans-abris devenus entrepreneurs deviennent des héros qui méritent leurs biographies, les autodidactes (qui ont réussi) sont respectés, dans un pays où pourtant les non-diplômés restent trop souvent stigmatisés. Et que dire des politiques, jamais autant appréciés que lorsqu’ils lancent leur affaire et fondent leur entreprise. Rien n’est plus concret qu’entreprendre.
Vive l’entrepreneuriat.