EELV, un succès prématuré ?

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Victorieux des municipales, les écolos rêvent d’Élysée. Pour mieux déchanter ?

Geoffrey Wetzel
journaliste à la rédaction

La fameuse vague verte. Tout le monde s’y attendait, tout le monde a été surpris. Face à un taux d’abstention abyssalement faible, une droite éparpillée façon puzzle ou encore le tampon LREM estampillé effet repoussoir, les écolos sont sortis comme les grands gagnants de ces élections municipales 2020. Avec en besace de nouveaux bastions : Lyon, Lille, Besançon… et la séduction de nouveaux/nouvelles électeur.trices, bien au-delà des bobos gauchos socialos donc. Suffisant pour penser à 2022 ?

Principale faille du triomphe écolo ? Avoir gagné trop tôt. Deux ans avant les élections présidentielles de 2022, baromètre incontestable pour mesurer la force d’un parti politique. En dominant ces municipales, EELV a donné pléthore de cartouches à ses adversaires plus à droite sur l’échiquier : En Marche et Les Républicains en première ligne.

À trop vouloir polariser son identité sur l’écologie, EELV en aurait oublié de prêter attention aux paroles d’Harry Markowitz, père de la théorie de la diversification (1952). Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, aurait scandé ma grand-mère ! Trop convaincus ou trop bornés, les écologistes ont pris un virage diamétralement opposé à la risquophobie macroniste, qui elle, compte bien déjeuner à tous les râteliers.

L’écologie, au-delà d’une conviction sincère et profonde, est devenue l’instrument politique du moment. Emmanuel Macron l’a bien compris en acceptant 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Une des trois recalées : la limitation de vitesse à 110 km/h sur l’autoroute. Un thème pas assez consensuel, donc trop dangereux.

La percée verte a aussi donné des idées à la droite, qui a enfin compris qu’en ignorant l’écologie, elle ne pouvait entrevoir de hautes destinées. Pas plus haut que le prix d’un croissant au chocolat. Faut dire que le dernier costume vert enfilé par la droite remonte à Jean-Louis Borloo et son Grenelle de l’environnement, alors qu’il était ministre de l’Écologie (2007-2010) dans le gouvernement Fillon, sous la présidence Sarkozy. Des lustres !

De là, Les Républicains ont déjà démarré leur campagne pour 2022 : « Je crois profondément au développement durable », Jean-François Copé, Maire de Meaux, « on peut être de droite et porter des valeurs écologistes fortes », a fait remarquer Damien Abad, le patron des députés LR. Même son de cloche du côté de Valérie Pécresse : « On peut être écologiste et on peut être de droite. » Inversez les mots, ça marche aussi. Ou encore : « Je souhaite qu’une droite urbaine écologique s’affirme », a révélé Geoffroy Didier, député européen. On y est, l’écologie a changé de camp à la vitesse d’un service signé Novak Djokovic. Sans covid bien sûr.

Une usurpation d’identité qui pourrait coûter cher au mouvement écologiste, qui lui, se montre bien trop peu présent sur le terrain de jeu de ses principaux opposants, à commencer par le régalien. D’ici peu, EELV devra aussi être capable d’afficher une feuille de route qui sort des sentiers battus, sous peine de subir le même revers de médaille qu’a enduré Benoît Hamon en 2017.

Ultime défi pour les Verts : soigner la schizophrénie de beaucoup de nos concitoyen.nes, partagé.es entre le désir d’une « transition énergétique et environnementale accélérée » et le mécontentement d’une inflation « des produits made in France », a soutenu Geoffroy Roux de Bézieux lors d’un déjeuner-débat au Cercle Interallié. Pour EELV, la course contre la montre a débuté. À bicyclette bien entendu.

Geoffrey Wetzel

Le doyen de la tribu. Ai connu la composition chaude avant de créer la 1re revue consacrée au Macintosh d'Apple (1985). Passé mon temps à créer ou reformuler des magazines, à écrire des livres et à en traduire d'autres. Ai enseigné le journalisme. Professe l'écriture inclusive à la grande fureur des tout contre. Observateur des mœurs politiques et du devenir d'un monde entré dans le grand réchauffement...

2 Commentaires

  1. les scientifiques du GIEC se sont « plantés » pour une raison très simple !
    Les deux principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d’eau et le CO2, les chercheurs se sont intéressés uniquement au CO2 en pensant que les activités humaines n’influençaient pas le taux de vapeur d’eau allant même jusqu’à dire que le dérèglement climatique perturbait le cycle de l’eau, en fait c’est exactement l’inverse !

    sur le diagramme les 60% d’effet de la vapeur d’eau sont calculés avec un taux d’humidité de 100%, quand l’été le taux descend en dessous de 20% l’effet parasol descend à 12% donc l’atmosphère perd 50% de son effet parasol !

    Ce n’est pas l’augmentation des gaz à effet de serre qui dérègle le climat mais leur diminution ! Dans les zones tempérées (mers et forets) le taux d’évaporation est proportionnel à la chaleur, le taux se maintient à 100% donc plus il fait chaud plus il y a d’eau dans l’atmosphère et plus le rayonnement solaire perd en puissance avant d’arriver au sol. L’évaporation absorbe 60% de l’énergie solaire et alimente le cycle de l’eau !

    La température de l’atmosphère s’auto-régule tant qu’il y a de l’eau en surface des continents et c’est la végétation qui permet de stabiliser le climat en maintenant un taux de vapeur d’eau proportionnel à la chaleur, les arbres le font depuis des millions d’années parce qu’ils ont un système racinaire profond qui leur garantit une autonomie en eau pendant les périodes sèches ! A surface égale, une foret évapore 2 à 3 fois plus d’eau qu’un plan d’eau, idem pour un champs irrigué !

    Donc l’activité humaine qui a déréglé le climat c’est la déforestation (pour l’agriculture et l’urbanisation) ! effectivement il faut replanter des arbres mais il faudra attendre au moins 30 ans pour commencer à voir les effets, en attendant il faut végétaliser les surfaces exposées au soleil (villes et campagnes) au rythme des forets de feuillus. 70% des précipitations continentales proviennent de l’évaporation continentales et dans un écosystème forestier la réparation des pluies et la suivante :

    – 10% d’évaporation

    – 60% d’évapotranspiration

    – 30% de ruissellement interne et externe

    Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations des bassins versants donc de façon mathématique la végétation n’a pas assez d’eau pour alimenter le cycle et on enchaine des canicules de plus en plus fortes depuis 20 ans. En Nouvelle aquitaine on a réduit de 10% par an les surfaces irriguées alors qu’il fallait les augmenter !

    https://www.mediaterre.org/actu,20200503184212,1.html
    http://pasdeclimatsanseau.unblog.fr/2020/06/24/les-scientifiques-du-giec-se-sont-plantes-pour-une-raison-tres-simple/

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.