Zones à faibles émissions : un risque social ?

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Les zones à faibles émissions (ZFE), souvent méconnues, peinent à s’imposer et présentent un risque social élevé, selon une étude de l’institut CSA.

L’idée est simple : délimiter des zones à faible émissions au sein des aires urbaines pour réserver l’accès à des véhicules peu polluants. Mais de l’idée à son exécution, il y a des complications. A commencer par le manque de connaissances de cette mesure par les Français·es, qui se divisent également sur la mise en place de ces ZFE. Aussi, et surtout, des automobilistes craignent le coût que représenterait un changement de véhicules. Et la campagne présidentielle s’en mêle.

L’installation des ZFE doit constituer un dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air en milieu urbain. Problèmes, celles-ci sont déjà décriées de toute part et les métropoles chargées de les mettre en place se heurtent à plusieurs obstacles. Le principe des ZFE : interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Ces zones, en cours de mise en place ou déjà en vigueur, devraient aboutir à l’interdiction de circulation de millions de véhicules dans les grandes villes du pays, sans réellement sanctionner les potentiels contrevenants dans un premier temps. Problème, selon une enquête CSA, les Français·es sont encore peu nombreux·ses à être informé·es de ce dispositif : seulement 37 % d’entre eux·elles sont capables de donner la bonne définition de la mesure. Et pour cause, le dispositif s’avère complexe, chacune des 43 agglomérations concernées mettant en place un calendrier d’interdiction spécifique.

Outre la méconnaissance de ces décisions, plus d’un tiers des automobilistes impactés par les ZFE et les pastilles Crit’Air n’auraient pas les moyens de passer à un véhicule propre et autorisé, toujours selon l’étude de l’Institut CSA. Ils sont en effet 36 % à estimer ne pas pouvoir acquérir un véhicule étiqueté Crit’Air1, le niveau minimum requis pour circuler en ville à Paris à partir de 2024. Pourtant, la course à la purification de l’air est lancée, puisque le dispositif devrait s’appliquer dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitant·es d’ici à la fin 2024, et ainsi concerner plus de 40 % di parc automobile français.

Des candidat·es opposé·es à la mesure

L’étude CSA alerte sur le risque social des ZFE et sur leur coût pour les usagers, malgré les aides en place – bonus et prime à la conversion – et celles envisagées comme le leasing à 100 euros par mois proposé par le président-candidat Macron. Un scepticisme partagé par plusieurs candidats à l’élection présidentielle. À commencer par Éric Zemmour (Reconquête!), qui promet la suppression de la mesure et souhaite « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». De la même façon, Marine Le Pen (Rassemblement National) compare les ZFE à des « zones de non droit », et promet également leur suppression. De l’autre côté du spectre, Fabien Roussel (PCF) s’inquiète du risque d’une « bombe sociale », pendant que Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) affirme vouloir mettre fin aux ZFE « dans leur configuration actuelle, car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social ».

Autant dire qu’à droite de la droite comme à gauche de la gauche, la mesure peine à convaincre. Reste qu’une majorité de Français·es, 57 %, se disent favorables à la mise en place des ZFE. Chiffre qui monte à 74 % chez les personnes qui se sentent suffisamment informées.

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