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L’Organisation mondiale du commerce (OMC) craint que la guerre en Ukraine ne mène à une division du commerce mondial et revoit ses prévisions à la baisse.

Plus de deux mois après les premières opérations de la guerre en Ukraine, l’impact direct du conflit sur l’économie internationale n’est plus à prouver. Déjà, certains observateurs craignent de voir l’histoire se répéter, au gré d’une fragmentation du commerce mondial en « blocs géopolitiques » distincts. Un bouleversement des relations commerciales qui pourrait mener à la refonte des chaines d’approvisionnement des entreprises.

Dans le contexte actuel, marqué par la guerre aux portes de l’Union européenne et les reconfinements en Chine, l’OMC se montre prudente et inquiète dans ses dernières analyses livrées le 12 avril. Prudente tout d’abord en revoyant à la baisse ses prévisions de croissance des échanges de marchandises pour 2022. De 4,7 % précédemment à 3 % désormais. Pour autant, ces prévisions demeurent incertaines et se situent dans un large éventail compris entre 0,5 % et 5,5 %. L’organisation internationale basée à Genève le répète : le conflit en Ukraine met en péril des exportations et des échanges mondiaux de première importance. À commencer par les produits alimentaires, l’énergie et les engrais, dont la Russie et l’Ukraine sont de grands fournisseurs.

La hausse actuelle des prix alimentaires dans le monde doit beaucoup aux poids de l’Ukraine et de la Russie dans le commerce mondial (2,5 %). Et les deux pays assurent à eux seuls 25 % des approvisionnements en blé et 45 % des produits dérivés du tournesol. Autant de menaces pour l’approvisionnement alimentaire de millions de personnes. « Ce n’est pas le moment de nous replier sur nous-mêmes. Dans une crise, plus de commerce est nécessaire pour garantir un accès stable et équitable aux produits de première nécessité », a affirmé la directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.

Le risque du découplage commercial international

Autant dire que les signaux ne poussent pas à l’optimisme. Et l’OMC montre son inquiétude en émettant l’hypothèse probable d’un bouleversement majeur des relations commerciales internationales dans les prochaines années. « Il existe un risque de fragmentation, de découplage commercial. Le coût pour l’économie mondiale serait très élevé », a averti Ngozi Okonjo-Iweala ce 12 avril, l’histoire nous enseigne que diviser l’économie mondiale en blocs rivaux et tourner le dos aux pays les plus pauvres ne mènent ni à la prospérité ni à la paix ». Une transformation du paysage du commerce mondial que l’OMC explique par deux chocs successifs. Tout d’abord la pandémie de la covid-19, qui a déréglé les chaînes d’approvisionnement. Puis la guerre en Ukraine donc, qui a privé une partie du monde de ravitaillement en denrées agricoles. Résultat, l’OMC redoute une fragmentation en « blocs géopolitiques » distincts. Cela nous rappelle quelque chose…

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