Macron et son objectif de reconquête industrielle, pour retrouver une souveraineté

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Il l’avait annoncé et il s’y tient, Emmanuel Macron compte bien redonner toute sa superbe à la souveraineté industrielle de la France et plus largement de l’Europe.

Le chef de l’État multiplie cette semaine les déplacements autour du thème de la souveraineté industrielle. Bien que vivement critiqué et boudé par les Français ces derniers temps, voilà bien un domaine où le président excelle : l’investissement. Quoi qu’il en coûte !

La pandémie covid-19 et la guerre en Ukraine ont envoyé plusieurs pays dans les cordes en leur adressant un message clair : ô combien ils pouvaient être dépendants dans toute une série de domaines. Citons la pénurie de paracétamol ou celle de produits anesthésiants durant la crise covid. Le manque à venir, cet hiver, de l’Amoxicilline. Sans oublier l’énergie fossile qui provient de Russie…

Autant de sujets qu’Emmanuel Macron a décidé de prendre à bras-le-corps. Son cheval de bataille : la souveraineté industrielle. C’est au nom de ce combat qu’il entame une série de déplacements dans l’hexagone ces prochains jours. La souveraineté, c’est un sujet qu’il revendique avoir soulevé dès sa campagne de 2017, tant en France qu’à l’échelle européenne. « La question, c’est comment la France peut être capable de produire ces biens, ces technologies ou ces services sur son sol et plus largement sur le sol européen », a déclaré l’Élysée.

À la conquête sanitaire

Le chef de l’État s’est rendu hier en Ardèche. Il avait effectivement annoncé un plan pour accélérer la « reconquête sanitaire » post-covid, il y a quelque temps. Avec en tête la relocalisation en France de la production de médicaments essentiels. Les deux entreprises qu’il a visitées ont bénéficié du soutien de l’État. Le site Aguettant qui produit des seringues prêtes à l’emploi s’est agrandi tandis que Chamatex a construit une usine à Ardoix et relocalisé en France sa production de chaussures de sport haut de gamme.

C’est bien la crise sanitaire qui a mis en lumière la pénurie de médicaments. Aujourd’hui, nous déplorons dépendre de 60 à 80 % de productions faites à l’étranger, en particulier en Chine. Si la construction d’une usine de production à Roussillon, en Isère, est bien dans les tuyaux, les premières boîtes bleu blanc rouge de paracétamol ne sortiront probablement pas avant 2026…

Au salon Vivatech

Autre sujet, la souveraineté technologique et en particulier autour de l’intelligence artificielle. Emmanuel Macron se rend donc au salon Vivatech, coorganisé par le groupe Les Échos-Le Parisien. L’occasion là aussi, pour l’Élysée, de faire un certain nombre d’annonces sur sa politique en matière : d’intelligence artificielle, d’innovation et de réglementation que la France cherche à promouvoir, d’accompagnement des acteurs du secteur et de financement de l’innovation.

À noter, le 15 mai, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, déclarait être en négociation avec Elon Musk au sujet d’investissements concernant des batteries et voitures électriques produites en France. « Il y a des négociations qui sont en cours, il n’est pas là uniquement pour profiter de Versailles. Il a des activités dans des domaines que chacun connaît. C’est l’industrie automobile, c’est d’autres industries. Je pense que c’est aussi un signal très fort ». Le milliardaire fantasque sera par ailleurs présent au salon Vivatech ce vendredi 16 juin.

Au salon du Bourget

Enfin, c’est à l’occasion du 54e salon du Bourget, salon international de l’aéronautique et de l’espace, que nous retrouverons le chef de l’État. Malgré la pression de la concurrence américaine et certains choix surprenants de l’Allemagne, le marché aérospatial est appelé à se développer. En effet, l’Allemagne, a récemment préféré faire appel au lanceur américain SpaceX plutôt qu’à Ariane. Tout comme elle a choisi des avions de combat F-35 américains, plutôt que d’acheter en Europe. Néanmoins, la Nouvelle-Aquitaine compte bien en profiter.

Emmanuel Macron signera donc la troisième étape de cette série de déplacements pour parler décarbonation des avions et des hélicoptères. Avec, toujours, s’agissant d’une politique de long terme comme la réindustrialisation, le risque d’un décalage entre les annonces et les résultats.

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