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Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien, dit « l’immortel » en raison de sa longévité en politique, est mort à l’âge de 86 ans. Il était atteint d’une leucémie chronique.
Une personnalité publique qui a longtemps suscité la controverse. Et qui – qu’on l’aime ou qu’on le déteste – n’a jamais laissé personne indifférent. Silvio Berlusconi, l’homme aux multiples casquettes, dont une ultime de sénateur, a marqué la vie des Italiens pendant plus d’un demi-siècle. « Les grands hommes ne naissent pas dans la grandeur, ils grandissent », si l’on devait citer une réplique du Parrain.
C’est à l’affiche de tous les médias, « Le Cavaliere n’est plus ». Lundi 12 juin, Silvio Berlusconi s’est éteint à l’âge de 86 ans. Atteint d’une leucémie chronique et victime de problèmes respiratoires, l’ancien Premier ministre italien multipliait les allers-retours à l’hôpital ces dernières semaines.
Fils d’un employé de banque milanais, il a commencé à travailler comme animateur sur des bateaux de croisière, où il chantait et racontait des histoires drôles. Une fois sa licence de droit en poche, il s’est lancé dans les affaires. Le constat, une ascension fulgurante. Silvio Berlusconi a fondé un empire industriel et financier parmi les plus puissants d’Europe avant d’entrer en politique.
Uniquement les affaires
Son succès, il le doit au monde des médias lorsqu’il se lance dans le secteur de la télévision dans les années 1980. C’est là qu’il exprime tout son génie créatif de fin communicant, en faisant le pari osé d’ajouter à ses programmes, des femmes dénudées pour plaire au grand public. Aujourd’hui, la holding de la famille Berlusconi, Fininvest, compte trois chaînes de télévision, des journaux, les éditions Mondadori et bien d’autres participations. L’un des hommes les plus riches de la péninsule, sa fortune a été évaluée début avril par Forbes à 6,4 milliards d’euros.
Fan de football, Silvio Berlusconi a également présidé pendant 31 ans l’AC Milan, de 1986 à 2017. Il remportera cinq fois la Ligue des champions sous son ère, avant de la vendre en avril 2017 à des investisseurs chinois. Sa stratégie, jamais de défense à trois, un jeu offensif avec deux attaquants, être fair-play. Une requête qu’il adressait à tous les entraîneurs des Rossoneri, Berlusconi prenait beaucoup de place. Difficile de dissocier le club lombard du milliardaire…
« La finance est une arme. La politique, c’est de savoir quand il faut tirer »
Il débute sa carrière politique au milieu des années 1990 avec la création du parti « Forza Italia », qui se veut de centre droit, libéral-conservateur. Cela fait suite au lancement de l’opération « Mains propres » qui visait à mettre un terme à la corruption généralisée qui touchait depuis longtemps la vie politique italienne. En outre une série d’enquêtes judiciaires ont débuté le 17 février 1992.
Silvio Berlusconi sera élu trois fois président du Conseil des ministres, de mai à décembre 1994, de 2001 à 2006, et enfin de 2008 à 2011. Il deviendra parlementaire de 1994 à 2013, puis de l’automne 2022 à sa mort. Il a incarné pendant longtemps le rôle de chef de file de la droite italienne, dont il est parvenu à unir les composantes, pendant deux décennies.
« Ne me raconte plus que tu es innocent parce que c’est une insulte à mon intelligence »
De multiples scandales viendront très vite entacher son image. Accusé de corruption, de fraude fiscale, de subornation de témoins ou encore de relations sexuelles tarifées avec des mineures… Autant d’affaires qui ternissent la réputation de l’homme politique italien et qui suscitent des protestations massives de la part de l’opinion publique.
Ainsi, la justice le poursuit à plusieurs reprises. Toutefois, il réussit à éviter la prison grâce à des lois qu’il fait lui-même voter. Néanmoins, le 1er août 2013, il est condamné définitivement pour la seule et unique fois de sa vie et de façon définitive, pour une affaire de fraude fiscale qui lui vaut de perdre son titre de « Cavaliere ».
Moins présent sur la scène politico-médiatique ces dernières années, il avait apporté son soutien à la candidature de Giorgia Meloni, présidente des « Frères d’Italie » et figure de l’extrême droite italienne, à la présidence du Conseil des ministres. L’ancien « Cavaliere », toujours sénateur, doit néanmoins réduire son engagement politique en raison de problèmes de santé. En 2020, il contracte la covid-19 et multiplie alors les longs passages à l’hôpital. Jusqu’à ce lundi 12 juin 2023.