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Joe Biden, le Fonds monétaire international (FMI) et les économistes du monde entier. Tous s’accordent à dire que le monde est au bord d’une récession économique mondiale…
« À l’exception de la crise financière de 2008 et de la phase aiguë de la pandémie, il s’agit de la plus faible croissance attendue depuis 2001, et elle reflète le ralentissement des principales économies. » Dans son dernier rapport, le FMI prévoit une croissance internationale très limitée pour 2023. Les chocs à répétition, l’inflation et la guerre en Ukraine ont créé un contexte difficile pour l’économie.
Au sein même de l’Europe, l’Italie et l’Allemagne devraient connaître cet état de récession avec des taux de croissance aux alentours de -0,2 % et -0,3 %. Ces pays, dépendants des ressources gazières étrangères – notamment russes – ont pris de plein fouet la hausse des prix liée au conflit en cours. La France, elle, peut espérer rester à flots avec +0,7 % de prévision.
Les grandes puissances en difficultés
Du côté de la Chine, les plaies à peine cicatrisées liées à la politique « zéro covid » se sont rouvertes. La conjoncture économique plombe l’Empire du Milieu qui enregistre son pire taux de croissance depuis 40 ans (hors pandémie) à environ +3,2 %, selon les estimations du FMI.
Enfin, la troisième locomotive mondiale, les États-Unis d’Amérique, sont eux aussi en difficulté. Joe Biden a avoué ce mercredi 12 octobre – à demi-mot – qu’une légère récession serait possible sur son territoire en 2023. Hypothèse pourtant réfutée jusqu’en août dernier. Le mauvais climat économique sur les trois territoires les plus développés pousse le FMI à revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année 2023. Seulement + 2,7 % de croissance sont attendus à l’échelle mondiale. Et il s’agit là, du scénario optimiste… Un constat appuyé par le directeur de la banque américaine JPMorgan, Jamie Dymon :
Il y a des raisons très très sérieuses susceptibles de pousser les États-Unis et le monde – l’Europe est déjà en récession – dans une sorte de récession d’ici six à neuf mois
Quel impact sur notre quotidien ?
« Il y a 10 à 15 % de chances que la croissance mondiale soit inférieure à 1 %, soit une stagnation du PIB par habitant, ce qui signifierait que les choses vont vraiment mal », Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI, envisage le pire. Et les conséquences d’un tel résultat seraient nombreuses. S’enliser dans une situation de récession pousse les ménages à plus de rationalité. L’épargne est favorisée aux dépens des achats qui ne représentent pas une urgence vitale. On injecte alors moins d’argent dans l’économie mondiale et la récession s’installe comme un cercle vicieux. Les taux immobiliers remontent, le pouvoir d’achat des ménages ne s’améliore plus et les entreprises les plus fragiles connaissent de grandes difficultés. Le scénario est inenvisageable, surtout pour les pays en voie de développement qui subissent la force du dollar depuis déjà plusieurs mois.
« Même si certains taux de croissance résistent, de nombreux foyers auront le sentiment d’être en récession à cause du coût de la vie », Kristalina Georgieva, DG du FMI
Cet état avait été évité in extremis en 2021 après les premières mesures pour contenir la covid-19. Des décisions comme le « quoi qu’il en coûte » par exemple et la mobilisation internationale ont permis de faire rebondir l’économie mondiale. Rien n’est certain pour cette fois. Seul point positif listé dans le rapport du FMI, le pic d’inflation devrait être derrière nous. Il aurait eu lieu au courant du troisième trimestre de 2022 à +9,5 %. Le taux resterait tout de même très haut en 2023 et n’atteindrait que des standards « acceptables » en 2024.