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Zoom sur les salons en ligne, principale échappatoire du secteur de l’événementiel en temps de covid. Une tendance amenée à perdurer.
On aurait presque oublié la pandémie. D’abord parce que le conflit russo-ukrainien prend une place majeure en termes d’exposition médiatique, à juste titre. Mais aussi parce que les restrictions sanitaires anti-covid s’adoucissent – avec la fin du port du masque en entreprise et la levée du passe vaccinal le 14 mars. Mais l’épilogue Sars-CoV-2 ne sonnera pas la fin d’un tas de basculements dans notre façon de travailler – et plus largement de vivre. Parmi eux : les salons en ligne ! Une tendance de fond boostée par la crise. Post-covid, pourquoi organiser un salon à distance ? Et, surtout, comment le réussir ? Avec les expertises de Sigrid Deprat et Alain Bosetti, qui dirigent l’agence de communication en Personne Virtual.
Toucher une audience plus large. Voilà sans doute le principal credo des salons en ligne. « Tout le monde peut vivre un même événement sans déplacer des gens venus du monde entier », résume Sigrid Deprat, experte des événements numériques. « Frustrant de proposer un contenu à 10 000 ou 15 000 visiteur·ses à Paris alors qu’il existe des millions d’entrepreneur·ses », renchérit Alain Bosetti. Le salon en ligne abolit les frontières. Il nécessite aussi beaucoup moins de temps, puisque vous pouvez participer à un événement entre deux réunions, chez vous, en télétravail, plutôt que de prendre une journée pour traverser la France et assister à une conférence de deux heures…

Moins de coûts
Plus de monde car on peut accueillir tout le monde ! À distance, « l’espace n’est pas limité, pas besoin de plusieurs salles de conférences », illustre Sigrid Deprat. Les événements à distance ont aussi le mérite de proposer du contenu à des collaborateur·rices qui, jusqu’ici, n’avaient pas forcément accès aux salons en physique : « Tout le monde ne va pas à des congrès, c’est parfois réservé à un certain statut, tous·tes les collaborateur·rices ne peuvent pas y aller, or le salon en ligne casse cet accès au contenu, qui serait différencié en fonction d’un grade hiérarchique », pointe Alain Bosetti.
Surtout, organiser un événement en ligne coûte moins cher. Beaucoup moins cher, « en virtuel, le budget pour organiser un salon est divisé par dix par rapport à un salon en présentiel ! », estime Sigrid Deprat. Au prix de la convivialité ? sans doute. Puisque l’on perd « la spontanéité des relations », remarque l’entrepreneur Alain Bosetti et « le hasard ».
Comment capter l’attention à distance ?
Ce n’est pas tant le message livré qui change. Le fond importe aussi bien pour un salon en présentiel qu’un salon à distance. En revanche, le format, évidemment, n’est plus le même en ligne. Si les gens ne se déplacent pas, c’est déjà qu’ils ont des contraintes : essentiel alors de les retenir à distance ! « La durée d’une conférence doit être bien plus courte en ligne, privilégiez des vidéos courtes, des teasers, gardez un bon rythme, et trouvez le moyen d’interagir avec le public – pensez par exemple à des questions pour sonder les participant·es en direct », conseille Sigrid Deprat. Bref, un événement en ligne, à l’instar de son homologue physique, requiert de la préparation et de l’action, ce n’est pas une simple vidéo Web !

Pour les intervenant·es, prendre la parole en ligne se travaille, Sigrid Deprat l’admet : « La préparation des intervenant·es prend plus de temps qu’en présentiel, notamment parce qu’ils n’ont pas encore l’habitude de ce type de format », souligne notre spécialiste. On joue moins avec le corps à distance et les émotions passent moins, il faut s’y habituer, jamais simple d’avoir le même entrain dans son discours seul·e dans son salon !
Enfin, en amont, pour parvenir à un nombre convenable de participant·es, capital de relancer les invitations, encore et toujours, « à J-7, J-5, J-2, jour J… », sourit Sigrid Deprat, on oublie bien plus vite un événement à distance car il ne nécessite quasiment pas d’organisation pour les invité·es – comme les achats de billets de train etc. Vous l’aurez compris, les salons en ligne n’ont plus besoin de la covid-19 pour trouver leur audience… la prochaine étape ? le métavers*, peut-être.
Geoffrey Wetzel
Le + des stands virtuels pour les entreprises, selon Sigrid Deprat :
En virtuel, les exposant·es savent exactement ce que font les visiteur·ses sur leur stand. Ils savent combien de fois telle brochure a été téléchargée ou telle vidéo a été consultée. C’est une mine d’or pour recueillir des données !
*Grand angle, sur le métavers, dans le numéro 87 d’EcoRéseau Business, prochainement dans les kiosques.