La France se voit avertir par la Cour des comptes

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La Cour des comptes a adressé un avertissement au gouvernement dans son dernier rapport sur les finances publiques. En outre la France serait le seul pays européen à ne pas avoir un déficit sous les 3 % en 2026.

Dans son dernier rapport sur les finances publiques, la Cour des comptes s’inquiète du décrochage de la France en Europe. En 2023, le déficit devrait augmenter légèrement à 4,9 % du PIB contre 4,7 % en 2022.

Hier, la Cour des comptes a sonné la cloche auprès du gouvernement français. Elle a martelé « un effort substantiel » en termes de dépenses pour ramener le déficit public de la France dans les clous européens d’ici à 2027. L’organe de contrôle des comptes publics estime qu’un tour de vis s’impose pour réduire l’endettement de la France.

En effet, celui-ci ne cesse de s’alourdir depuis la crise sanitaire liée à la covid-19 puis la crise énergétique. Venaient ensuite les mesures de soutien aux ménages et aux entreprises. La France sort d’une succession d’années de dépenses à tout-va, avec une dette et un déficit sur PIB attendus respectivement, fin 2023, à 110 % et 4,9 %. Le gouvernement a ainsi prévu de tourner la page de ce « quoi qu’il en coûte ».

Une enveloppe suffisamment ambitieuse ?

Le gouvernement a donc annoncé ce mois-ci, au moins 10 milliards de coupes sur le quinquennat, auxquels s’ajouteront des milliards supplémentaires dès le budget 2024. Dans un rapport envoyé à Bruxelles, Bercy projette ainsi de ramener la dette publique à 108,3 % du produit intérieur brut en 2027 (contre 111,6 % fin 2022) et le déficit à 2,7 % du PIB, sous l’objectif européen des 3 % (contre 4,9 % prévus cette année).

La Cour juge cet objectif « atteignable au prix d’un effort substantiel sur la dépense publique », dans un rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques.

Bruxelles sonne la fin de la récré

À la Cour des comptes, on note que parmi les principaux pays européens « la France serait le seul à ne pas avoir un déficit sous les 3 % en 2026, alors même que certains pays comme l’Italie ou l’Espagne partent de niveaux de déficit plus élevés en 2022 ». En effet, l’Italie vise 3 % du PIB pour le déficit public en 2025, l’Espagne dès 2024.

Alors que les règles européennes de discipline budgétaire s’appliqueront de nouveau dès 2024, après leur suspension du fait de la crise, elle note donc que cette trajectoire est « moins ambitieuse » que celle d’autres pays de la zone euro. Surtout, la trajectoire prévue par Paris repose sur des hypothèses macroéconomiques jugées « optimistes », notamment concernant la croissance future, ce qui conduit « à sous-évaluer l’effort nécessaire à l’atteinte des objectifs de finances publiques », selon le rapport de la Cour.

Un effort d’autant plus difficile à tenir que d’importantes dépenses sont déjà programmées pour la défense par exemple et que d’autres seront requises pour financer la transition écologique. Bref, dans cette période d’examens, la France est bien loin de la mention « très bien ». Mais si notre pays n’avait pas autant dépensé… ne lui aurait-on pas également reproché ?

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